L'Incarnation, acte de la miséricorde divine

L'incarnation est dans l’Écriture un acte de la miséricorde divine, qui rejaillit en fruit de réconciliation.


Un exemple familier

Un enfant casse une porcelaine, honteux et en colère, il va se cacher dans l’obscurité de la cave. Après un certain temps, le père ou la mère ouvre la porte, un rayon de soleil illumine l’escalier et rejoint l’enfant qui se laisse rejoindre en bas, se laisse prendre par la main et remonte.

Si l’enfant représente l’humanité, la porte qui s’ouvre représente « l’ouverture du ciel ».

L’Incarnation dans l’Écriture

Dans l’Écriture, l’Incarnation est un acte de miséricorde divine : C’est ce fait fondamental qui nous fait comprendre ensuite que Marie soit Mère de miséricorde.

L’Incarnation de Jésus est bien sûr une ouverture du ciel, infiniment : elle dévoile Dieu ! Elle transmet la lumière venant du ciel ! Elle unit l’humanité à la gloire de la vie divine ! L’Incarnation est une miséricorde de Dieu.

Le Nouveau testament

Le Nouveau Testament le précise et insiste…

Au moment de l’annonce à Joseph, il est dit que l’enfant conçu de l’Esprit Saint « sauvera son peuple de ses péchés » (Mt 2,21).

Le Magnificat de Marie chante les grandes choses que Dieu a faites, c’est-à-dire, juste avant dans le récit de Luc, l’Incarnation. Or, au centre et à la charnière du Magnificat, il y a l’admiration de la miséricorde de Dieu (Lc 1, 50). Marie chante l’Incarnation comme un acte de miséricorde !

La tradition de l’Église

C’est bien en ce sens que la tradition de l’Église lira l’Écriture. Nous donnons ci-dessous plusieurs exemples, soulignons-en deux :

En Occident, la liturgie gallicane VIIᵉ – VIIIᵉ siècle parle de miséricorde quand Dieu descend du ciel (un peu comme dans l’exemple pris en introduction avec la lumière qui descend dans l’escalier de la cave où l’enfant s’est caché).

En Orient, Germain II de Constantinople explique que Dieu se fait de nouveau présent, alors que le péché avait chassé la présence de Dieu ; il souligne aussitôt la virginité de Marie, comme s’il était important d’être vierge de tout ce qui est trop humain (nos raisonnements, nos amertumes) pour accueillir l’esprit de réconciliation…

Miséricorde de Dieu, réconciliation avec Dieu

L’Annonciation - Incarnation ne peut que rejaillir en fruit de réconciliation dans les peuples et entre les nations.

La Miséricorde de Dieu et celle de Marie s’exprimeront ensuite au calvaire et au cénacle de la Pentecôte. Mais, en un sens, tout est déjà contenu au moment de l’Incarnation.

Source :

  • F. Breynaert, À l’écoute de Marie, Tome 1, Brive 2007, p.37 et 47.


Par F. Breynaert et l’équipe de MDN.

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