Les expressions bibliques : serviteur, servante

Dans le mystère de la servitude divine, Marie se révèle comme la Servante libre et bienheureuse qui, par son humble obéissance, accueille la parole de Dieu et devient le modèle d’une élévation spirituelle véritable. À l’image de son Fils Jésus, Serviteur glorifié, elle incarne le chemin d’un service offert avec amour, où descente et ascension se conjuguent dans le dessein divin de salut.


En hébreu,

le mot " 'eved " désigne les Hébreux en Égypte, on traduit alors "esclaves" ; le mot " 'eved " désigne aussi Moïse et David, on traduit alors "Serviteurs" (du Seigneur), et il est évident que le service du Seigneur ennoblit et libère.

Marie : la Servante... Bienheureuse

L’ange Gabriel a attendu le libre consentement de la Vierge Marie, et il a dialogué avec elle. Marie n’est pas en soi servante du Seigneur, mais elle se rend volontairement telle.

« Je suis la servante du Seigneur qu’il me soit fait selon ta parole. » (Luc 1,38)

Devenir servante comporte un renoncement à soi pour que la parole de Dieu devienne le critère unique. C’est comme le mouvement descendant des racines dans le sol.

Mais les racines donnent à l’arbre de grandir et l’humble obéissance à Dieu devient le lieu de l’élévation par Dieu. « Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera. » (Jn 12,26).

La Vierge Marie s’est faite servante et chante dans son Magnificat : « le Puissant fit pour moi de grandes choses, toutes les générations me diront bienheureuse… » (Lc 2, 46-58)

Jésus : le Serviteur... Glorifié

Jésus est le serviteur, non seulement serviteur du Père, mais notre serviteur !

« Aussi bien, le Fils de l’homme lui-même n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude. » (Marc 10, 45)

L’élévation de Jésus par Dieu n’advient pas seulement à cause de son humiliation, mais à cause de son choix libre et conscient d’assumer la condition de serviteur (Cf. Ph 2,7).

Pendant la passion, un accroissement de confiance et d’obéissance est demandé à Jésus, sa demande d’être sauvé de la mort sera exaucée, mais après la passion (He 5,7-8).

Jésus est le Serviteur glorifié. Dans le récit de la passion selon saint Jean, la scène chez Pilate est bâtie sur ce paradoxe.

Le Christ prend un chemin de descente : il est condamné à mort ; sa royauté est tournée en dérision ; il est flagellé ; il n’est plus qu’une épave : voici l’homme ; son origine est tournée en dérision ; la foule l’a condamné ; la foule vocifère ; Jésus est jugé et condamné à mort. Ce sont comme les racines qui descendent.

Mais le Christ est aussi élevé. Le mouvement d’ascension est tout aussi bien rythmé par les titres de Jésus : il est le Roi couronné et digne d’adoration ; il est le vrai Messie opposé au faux (Barrabas) ; sa Royauté est d’ailleurs ; il dépend d’En Haut ; il réalise sa prophétie d’exaltation (Cf. Jn 18,23 à 19,15).

La croix, où Jésus meurt comme un esclave, s’élève aussi comme l’arbre de vie éternelle (SM 22).

Dans la Trinité chaque personne se donne et se reçoit des autres, s’abaisse pour faire place à l’autre mais elle est aussi glorifiée par l’autre.


F. Breynaert

Lire sur ce sujet : Françoise BREYNAERT, L’arbre de vie, symbole central de la spiritualité de Saint Louis-Marie de Montfort, éditions Paroles et silence 2006. (Thèse de doctorat).

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