Puebla (Mexique)
La Vierge Marie, reine maternelle et coopératrice active du Christ, incarne pour l’Église d’Amérique latine une présence vivante qui unit foi et histoire, valorise la dignité féminine et inspire une communion profonde avec Dieu et les peuples. Par son rôle unique dans la Rédemption et son intercession constante, elle guide l’Église vers une fidélité renouvelée, témoignant de la puissance transformatrice de l’Esprit Saint.
En 1979, la conférence épiscopale d’Amérique latine a abordé bien des questions. La Vierge Marie a été présente dans la réflexion des évêques, comme en témoignent ces extraits :
« Marie veille sur l’Église, et pas seulement, son cœur est grand comme le monde et elle implore devant le Seigneur de l’histoire pour tous les peuples. La foi populaire l’a bien compris et charge Marie du destin de nos nations, elle qui est une reine maternelle. »
« Marie a été la voix qui a donné l’impulsion pour l’union entre les hommes et les peuples. Comme celui de Guadaloupe, les autres sanctuaires mariaux du continent, sont le signe de la rencontre entre la foi de l’Église et l’histoire humaine latino-américaine. »
« Marie est femme. Elle est la "bénie entre toutes les femmes". En Marie, Dieu donne une dignité à la femme, dans des proportions insoupçonnées. En Marie, l’Évangile pénètre la féminité, la sauve et l’exalte. Ceci est d’une grande importance dans notre horizon culturel où la femme doit être beaucoup plus valorisée. »
« Marie n’a pas du tout été une femme passivement soumise, avec une religiosité aliénante. Non, elle est le fruit admirable de la Rédemption, et elle est aussi la coopératrice active. En Marie, il est clair que le Christ n’annule pas la créativité de celui qui le suit. Associée au Christ, elle développe toutes ses capacités humaines et toute sa responsabilité, jusqu’à devenir la nouvelle Ève au côté du nouvel Adam.
Marie coopère librement dans la nouvelle Alliance du Christ, Marie, unie au Christ, est protagoniste de l’histoire. Par cette communion et cette participation, la Vierge Immaculée est aujourd’hui immergée dans le mystère de la Trinité, chantant la louange de la gloire de Dieu et intercédant pour les hommes. »
« On ne peut pas parler de l’Église sans la présence de Marie. Il s’agit d’une présence féminine qui crée l’atmosphère familiale, la volonté d’accueillir, d’aimer et de respecter la vie. »
« Quand notre Église veut faire un nouveau pas de fidélité envers son Seigneur, nous regardons la figure vivante de Marie. Elle nous apprend que la virginité est un don exclusif à Jésus Christ, elle nous enseigne que, en Jésus, la foi, la pauvreté et l’obéissance au Seigneur deviennent féconds, par l’action de l’Esprit Saint. »
Conférence épiscopale d’Amérique latine, Document de Puebla, 1979, § 282-294