L’Eglise primitive a-t-elle limité le pardon de Dieu ?
Dans les premiers siècles de l'Église, le sacrement de pénitence, reçu une seule fois, soulignait la gravité du pardon du Christ et appelait à une conversion profonde et durable. Aujourd’hui, ce sacrement, toujours empreint de sérieux et de miséricorde, invite chaque fidèle à renouveler son cœur dans une démarche sincère de réconciliation et de vie nouvelle en Dieu.
Durant les premiers siècles, le sacrement de pénitence n'était donné qu'une seule fois dans la vie. (Cf. Pasteur d'Hermas au 2ᵉ siècle ; Clément d'Alexandrie, Tertullien, Origène, saint Ambroise et saint Augustin). La motivation principale est que le pardon du Christ est une chose sérieuse qu'il ne faut pas présenter à la légère.
Le pénitent réconcilié qui vient à retomber dans le péché grave, et qui se voit refusé tout second recours au sacrement, va-t-il pour autant désespérer de son salut ?
Non, il peut et doit faire encore pénitence, mais de manière privée cette fois. On l'exhortera à une vie de repentir intense, de mortification continuelle et de bonnes œuvres. Elle lui servira devant Dieu, duquel seul désormais il attendra désormais son pardon, car Dieu, dans son infinie miséricorde, "pardonne à qui il veut" (Rm 9, 18).
Aujourd'hui, le sacrement de réconciliation est accordé beaucoup plus souvent. Il demeure une démarche sérieuse qui doit être préparée et suivie par un acte réparateur.
Françoise Breynaert