La Résurrection
Si notre Carême doit passer par le désert et la Croix, n’oublions pas qu’il s’accomplit dans la Résurrection.
La Résurrection est le fruit de la Croix. Nous ne pouvons y goûter sans passer par elle. C’est lorsque nous porterons notre Croix à la suite de Jésus, en mourant à nous-mêmes, que nous deviendrons des membres vivants et actifs de son Corps mystique. Nous serons alors, à notre tour, mûrs pour porter le fruit de la Résurrection.
« Quelqu'un dira: Comment les morts ressuscitent-ils, et avec quel corps reviennent-ils ? Insensé ! ce que tu sèmes ne reprend point vie, s'il ne meurt. Et ce que tu sèmes, ce n'est pas le corps qui naîtra ; c'est un simple grain, de blé peut-être, ou de quelque autre semence » 1 Co 15,35-37
Pour parler de la Résurrection, saint Paul emprunte l’image de la graine. Nous sommes aujourd’hui comme une semence : modeste, fragile, vouée à disparaître en terre. Mais de cette mort naîtra une vie nouvelle, méconnaissable et pourtant fidèle à son origine. La différence entre notre corps présent et celui qui ressuscitera est aussi grande, aussi vertigineuse, que celle qui sépare la graine de l’arbre qu’elle contient en germe.
Lors de la Résurrection, notre condition d’enfants de Dieu sera pleinement révélée. Sa présence en nous sera d’une telle intimité et d’une telle force qu’elle nous réjouira au-delà de toute concevabilité, et cela pour l’éternité.
Cette communion intime avec Dieu s’étendra à tous les élus, intensifiant sans cesse notre amour et notre bonheur. Quant à notre intelligence, elle sera, elle aussi, infiniment comblée. En Dieu, tous les secrets de l’histoire et de l’univers nous seront révélés.
Ne l’oublions pas cependant : si nous voulons avoir part à la Résurrection avec le Seigneur, nous devons avoir part à sa mort.
Prenons un instant pour discerner la croix que le Seigneur nous appelle à porter aujourd’hui. Acceptons-la humblement et levons les yeux pour les diriger vers la Résurrection qui nous attend au bout du tunnel de notre vie.