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Marie
En tous lieux
Nº 719
Depuis le XVIe siècle

La puissance de la prière du rosaire

Chaque jour, d’innombrables grâces de toutes natures sont confiées à l’intercession de la Vierge Marie. L’histoire et les faits attestent que Notre Dame agit concrètement : retraits de troupes militaires, rétablissement du culte, paix retrouvée dans les familles et les nations, guérisons physiques, solutions inattendues à des situations humaines désespérées. En donnant sa Mère à l’humanité, Jésus a offert à tous un chemin sûr vers lui : Marie, Mère médiatrice et corédemptrice, que la piété populaire appelle avec justesse la « Porte du Ciel ». Le rosaire, prière simple et profonde, permet de s’unir à elle pour contempler les mystères du Christ. Sa fécondité spirituelle est confirmée par une riche tradition : encycliques pontificales, écrits de saints, récits de conversions, miracles et témoignages à travers les siècles manifestent avec force la puissance inaltérable de cette prière.


Les raisons d'y croire

  • Le nombre impressionnant de faits miraculeux et de grâces obtenues par la prière du rosaire constitue en lui-même une preuve que la Vierge Marie protège et intercède effectivement pour ses enfants depuis le Ciel. Cela correspond à ce que Jésus a promis sur la Croix en donnant sa mère aux hommes : « Voici ta mère » ( Jn 19,26-27 ).

  • En effet, la Sainte Vierge opère des changements en profondeur dans l’âme de ceux qui prient le rosaire. Des millions de témoignages rapportent que cette prière apaise les cœurs, donne la paix intérieure, renforce la foi, conduit à la conversion sincère… Saint Louis-Marie Grignion de Montfort raconte d’innombrables conversions grâce au rosaire. Et les témoignages modernes de vie transformée par la récitation de cette prière ne manquent pas non plus : toxicomanes, couples en crise, malades…

  • Les prêtres exorcistes rapportent combien Satan déteste la Vierge Marie et la prière du chapelet, témoignant par là de la force de celui-ci : « Chaque Je vous salue Marie est comme un coup sur ma tête. Si les chrétiens savaient à quel point le rosaire est puissant, ce serait ma fin », dit Satan au père Gabriel Amorth (un exorciste officiel du Vatican). La puissance du rosaire contre les forces du mal pour vaincre les tentations, les vices, les obsessions, etc., est attestée.

  • Le rosaire est aussi lié à des événements historiques majeurs au cours desquels se sont produits des miracles publics. C’est le cas de la victoire improbable de la chrétienté à Lépante , en 1571. On peut aussi citer le retrait pacifique et inexpliqué des Soviétiques en Autriche en 1955 après une campagne de rosaire national , ou encore la chute pacifique de la dictature de Marcos aux Philippines en 1986 après que des milliers de personnes ont prié le rosaire dans les rues… Ces faits publics, documentés, sont des signes que Dieu agit à travers cette prière et montrent que le rosaire est une arme spirituelle décisive dans l’histoire de l’Église.

  • Lors des grandes apparitions reconnues par l’Église, la Vierge Marie insiste systématiquement sur le rosaire comme prière privilégiée pour la conversion du monde. La Vierge Marie cherche par tous les moyens à faire connaître cette dévotion pour attirer à son Fils toutes les âmes. À Fatima (1917), Marie apparaît portant un chapelet au bras et se présente comme « Notre Dame du Rosaire ». Elle demande expressément qu’on le récite chaque jour pour obtenir la paix et la conversion des pécheurs. Ses messages sont appuyés par le miracle du soleil, observé par des dizaines de milliers de témoins. À Lourdes (1858), Bernadette Soubirous récitait le rosaire à chaque apparition. Marie priait en silence avec elle. La Salette (1846), Pompéi (1972), Akita (1973)… : toutes ces apparitions recommandent le rosaire comme rempart contre le mal. Si le Ciel lui-même recommande cette prière, c’est un indice fort de sa puissance spirituelle.

  • On ne compte pas moins de onze encycliques spécifiques sur le rosaire et la Vierge Marie, exhortant les fidèles à le réciter « afin d’aider du secours de sa protection les hommes s’acheminant, au milieu des fatigues et des dangers, vers la Cité Éternelle » (Léon XIII, Supremi apostolatus officio, 1883).

  • On remarque en lisant les vies de saints qu’ils ont tous un amour considérable pour la Sainte Vierge et pour la prière du rosaire : saint Dominiquede Guzman , Padre Pio , Jean-Paul II , Mère Teresa , Carlo Acutis , Louis-Marie Grignion de Montfort… La liste est immense, impossible de tous les citer. Le rosaire fut pour eux un outil de sanctification.


En savoir plus

Bien que l’institution formelle du rosaire tel que nous le connaissons aujourd’hui se soit développée au fil du temps, en plusieurs siècles, on considère saint Dominique, fondateur de l’ordre des Dominicains, comme le premier à avoir posé un jalon important dans la propagation du rosaire, même si, en réalité, historiquement, c’est au XVIe siècle, avec Alain de La Roche, que le rosaire se structure autour des méditations sur la vie du Christ. La bulle papale de saint Pie V, Consueverunt Romani pontifices (17 septembre 1569), est également fondamentale car elle institue l’essence de la configuration actuelle de cette prière.

Au Moyen Âge, une grande partie de la population était analphabète et ne pouvait ni lire ni réciter les cent cinquante psaumes de la Bible en latin. C’est pourquoi, pour permettre à tous les fidèles de participer à une forme de prière similaire, une dévotion parallèle se développe autour du « Psautier de Marie ». L’idée est de remplacer chaque psaume par une prière simple et connue. Au début, il s’agit souvent de cent cinquante Notre Père. Progressivement, le Je vous salue Marie (ou Ave Maria) devient la prière répétitive privilégiée. Ainsi, les cent cinquante Je vous salue Marie sont appelés le « Psautier de Marie », en écho aux cent cinquante psaumes du Psautier de David. Cette longue répétition priante crée un rythme méditatif et contemplatif qui porte l’âme vers Dieu.

Au fil du temps, la prière évolue. Au XVe siècle, la récitation est structurée en quinze dizaines de Je vous salue Marie, et chaque dizaine est associée à la méditation d’un mystère de la vie du Christ et de Marie (cinq joyeux, cinq douloureux et cinq glorieux). Car Marie conduit toujours au Christ. « Le rosaire est une contemplation du Christ avec Marie » (Jean-Paul II, Rosarium Virginis Mariae).

Aux XIXe et XXe siècles, la Sainte Vierge apparaît avec un chapelet, à Lourdes et à Fatima, comme pour conforter les chrétiens. « Le rosaire, s’il est bien dit, est un compendium de l’Évangile, il contient les mystères de la vie, de la passion, de la mort et de la gloire de Jésus et de Marie. » C’est pourquoi « la force du rosaire est dans la méditation des mystères », précise saint Louis-Marie Grignion de Montfort dans son livre sur ce sujet (Le Secret admirable du saint rosaire).

Le pape Léon XIII est particulièrement connu comme le « pape du rosaire » en raison du grand nombre d’encycliques qu’il a dédiées à cette prière, et notamment Supremi apostolatus officio, qui institue le mois d’octobre « mois du rosaire » en septembre 1883. D’autres papes ont spécifiquement écrit sur le rosaire : Pie XI avec Ingravescentibus malis (29 septembre 1937), Pie XII avec Ingruentium malorum (15 septembre 1951), qui insiste sur son importance en période de difficultés, Jean XXIII avec Grata recordatio (26 septembre 1959), Paul VI avec Christi Matri (15 septembre 1966) et Marialis cultus (2 février 1974). Enfin, plus récemment, Jean-Paul II écrit une lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae (16 octobre 2002) sur le très saint rosaire, qui ouvre à la méditation de cinq nouveaux mystères, dits lumineux.

Le pape Léon XIV nouvellement élu s’est confié à Notre Dame de Pompéi, vénérée en Italie comme la reine du rosaire. Il cite saint Jean-Paul II, qui définissait le chapelet comme une prière « à la physionomie mariale et au cœur christologique ».

Le rosaire, loin d’être une superstition ou une prière désuète, est une prière confirmée par le Ciel, féconde dans les âmes, puissante dans l’histoire, et transformatrice de vies entières.

Élisabeth de Sansal, diplômée de bioéthique à l’université pontificale Regina Apostolorum, à Rome.


Au delà

Sœur Lucie, un des trois voyants de Fatima, affirme en 1957 qu’il n’y a « aucun problème, aussi difficile soit-il, qu’il soit temporel ou surtout spirituel... qui ne puisse être résolu par le rosaire ».


Aller plus loin

Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, Le Secret admirable du très saint rosaire.


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