
Derrière le Rosaire et le Crucifix, ils marchent au martyre
11 juin – Saint Barnabé, apôtre – Léon XIII consacre le monde au Sacré-Cœur de Jésus qui est « un » avec le Cœur de Marie (1899) – Notre Dame du Mantara (Liban)
Il y a quelques années, dans un village du Tonkin, vingt-cinq néophytes furent arrêtés. Avant qu’on les conduisit au lieu du supplice, le chef de la Chrétienté demanda et obtint pour tous la faveur de faire une dernière visite à la chapelle où ils se réunissaient pour réciter le chapelet. Là, ils se prosternèrent pour prier; mais au bout de quelques instants, les bourreaux les obligèrent à marcher. « Laissez-moi prendre le Christ qui est sur l’autel, s’écria le chef des Chrétiens, je le porterai jusqu’au lieu du supplice, sa vue nous aidera à mourir en vrais disciples de notre adorable Maître. »
Les persécuteurs le lui permirent. Il ouvrit donc la marche portant bien haut l’image du divin Crucifié, afin que ses compagnons puissent la voir parfaitement, et puiser dans cette vue le noble courage qui devait les animer jusqu’au moment du sacrifice. Les Chrétiens suivaient, les yeux attachés sur leur modèle. Ils récitaient le chapelet avec une ferveur inexprimable. Ils parcoururent ainsi leur voie si pénible, en méditant les mystères douloureux du Rosaire, et en considérant la gloire de Jésus et de Marie, dont ils allaient bientôt contempler la beauté. Ils ne cessèrent de prier et de méditer qu’en cessant de vivre; et les Anges qui vinrent recueillir leurs âmes transfigurées par l’éclat du martyre, emportèrent dans le ciel les roses empourprées que le Rosaire avait fait éclore sur leurs lèvres.
Nous voyons ici le Rosaire et le Crucifix unis ensemble, pour donner à nos martyrs la foi, l’espérance et le courage de sacrifier leur vie à la gloire de Jésus-Christ. C’est qu’en effet le Rosaire, comme le Crucifix, est un livre mystérieux qui nous apprend à croire, espérer et aimer.