
Le corps de sainte Lucie (vers 285-vers 304) est intransportable
Au début du IVe siècle, Lucie de Syracuse (Italie, Sicile), jeune aristocrate chrétienne, apprend que ses parents ont organisé son mariage avec un homme de sa condition, malgré sa volonté de préserver sa virginité pour servir Dieu. Lorsqu'elle découvre l'avenir qui lui est réservé, elle distribue ses biens aux pauvres.
Apprenant le refus de Lucie, le jeune promis se met en colère et, fou de rage, dénonce celle-ci au consul Pascasius, l'accusant d'être l'ennemie des divinités impériales du fait de sa foi chrétienne. Le contexte est alors difficile. L'empereur Dioclétien mène une persécution effrayante contre les chrétiens.
Arrêtée et molestée, Lucie est sommée de renoncer à sa foi. Elle refuse, sachant que Jésus et sa Mère l'assisteront jusqu'à la fin.
Pascasius écume de rage. Il donne l'ordre de traîner la sainte dans un lupanar afin de la faire violer par les hommes qui s'y trouveraient.
A peine a-t-il prononcées ces paroles, que le corps de Lucie devient rigide comme un poteau, complètement immobile ; plusieurs soldats tentent de le déplacer, en vain : il est devenu trop lourd. On l'accroche à un attelage de bœufs : elle est toujours intransportable.
Pascasius fait alors verser sur elle de la poix, de la résine et de l'huile bouillantes, puis la fait entourer d'un bûcher qu'on incendie.
A. Noël, Vie de Sainte Lucie vierge et martyre de Syracuse, suivie de l’histoire de son culte et de sa translation à Metz, Rousseau–Pallez, Metz, 1869; George Goyau, Sainte Lucie, Paris, Laurens, 1924.