
La naissance miraculeuse du bienheureux Ferdinand du Portugal (1402-1443)
Celui qui est surnommé le « saint infant » dès son vivant, est le cinquième fils de Jean Ier, roi de Portugal et de Philippa de Lancastre. En 1402, la reine, au moment d'accoucher de lui, est en proie à une fièvre ardente, à tel point que l'on craint pour sa vie. Les médecins prétendent ne pouvoir sauver ni la mère ni l'enfant : au mieux, il faudra faire un choix entre eux. En attendant, ils proposent à Philippa une potion qui, à les croire, facilitera l'accouchement, mais au péril de l'enfant. C'est Jean Ier qui tend la coupe remplie de ce breuvage à son épouse. Celle-ci la repousse et déclare qu'elle ne consentira jamais à exposer la vie de son enfant pour se sauver elle-même. Puis elle ajoute : « Du reste, j'ai confiance en la sainte Croix ; elle peut nous sauver tous deux ; et si je meurs durant l'accouchement, mon enfant, au moins, aura le bonheur d'être baptisé. » A ces mots, le roi ordonne que l'on ramène une parcelle de la vraie Croix conservée alors dans l'église de Sainte-Croix, à Marmelar (Portugal). On dépose cette relique dans la chambre de la malade. Quelques jours après, Philippa met au monde un fils, sans encombre ni souffrances. La veille, la fièvre avait disparu sans intervention médicale. En reconnaissance de cette grâce, deux fois par an, la reine offre un cierge du poids de son fils à l'église de la Sainte-Croix de Marmelar.
Acta Sanctorum, Société des Bollandistes, 5 juin, I, p. 563-p. 591 ; H. Roman, Historia de la vida de los religiosos infantes de Portugal, y de la infanta d. Juana, hija del reg d. Alonso el V, Medina de Campo, 1595.