
Des pourceaux obéissent au vénérable Antoine Kowalczyk (1866-1947)
En 1897, Antoine, ancien apprenti forgeron, est devenu missionnaire au Canada. Cette année-là, il est envoyé à la mission Saint-Paul-de-Métis pour aider le père Thérien, responsable du lieu. Il va y rester dix ans, à la fois comme ingénieur, mécanicien et jardinier.
Une année, les averses torrentielles entraînent le débordement subit des cours d’eau ; l’eau inonde les terres vivrières. Bientôt, la nourriture vient à manquer.
Pour pallier cette pénurie, le père Thérien décide que, désormais, la mission élèvera des porcs. Mais peu après une tempête de grêle détruit ce qu’il reste des surfaces ensemencées et les porcs finissent affamés à leur tour.
Le supérieur ordonne alors à Antoine de mener les malheureux cochons dans le champ de navets qui a moins mal résisté aux intempéries. Or, pour atteindre cet endroit, il faut d’abord traverser un premier champ sur lequel a été planté de l’avoine. « Vous irez par le sentier qui traverse le champ d’avoine ! Mais prenez garde à ce qu’aucun animal n’en mange ! – Mais, mon Père, c’est impossible ! – Impossible ? Ce mot n’est pas français ! Allez ! »
Le frère obéit. Les cochons affamés se bousculent allègrement pour sortir de l’enclos. Arrivés au champ d’avoine, Antoine, pris de panique, se met à prier pour qu’aucune bête ne piétine ni ne dévore ce qui reste de céréale.
Puis il se lève et dit aux cochons : « Je vous défends bien de toucher à cette avoine ! », provoquant l’hilarité des frères, du supérieur et des métis en train de l’observer depuis l’entrée de la mission.
Au bout de quelques secondes, un silence de plomb met fin à leurs rires : le troupeau de pourceaux vient de traverser le champ d’avoine sans s’arrêter, en file indienne, comme si une main invisible guidait les animaux !
Le pape François a proclamé le frère Antoine vénérable en 2015.
Source : www.histoiresainteducanada.ca