
"Tout est grâce"
Mise en contexte
Thérèse évoque de nouveau la possibilité de sa mort soudaine et la question des sacrements qui la préparent à la rencontre avec Dieu.
Thérèse me parle
« Si vous me trouviez morte un matin, n'ayez pas de peine : c'est que Papa le bon Dieu serait venu tout simplement me chercher. Sans doute, c'est une grande grâce de recevoir les Sacrements ; mais quand le bon Dieu ne le permets pas, c'est bien quand même, tout est grâce. »
Je comprends
Peut-être pensiez-vous que l’expression « tout est grâce » vient de Georges Bernanos ? Certes son Journal d’un curé de campagne s’achève par l’évocation de la mort du curé d’Ambricourt, le héros du roman : « Il a prononcé alors distinctement, bien qu’avec une extrême lenteur, ces mots que je suis sûr de rapporter très exactement : “Qu’est-ce que cela peut faire ? Tout est grâce.” Je crois qu’il est mort presque aussitôt. » Mais Bernanos est un grand lecteur de Thérèse et il reprend son expression dans un contexte semblable : le fait de ne pas pouvoir recourir aux sacrements au moment de la mort. Thérèse craint de mourir par surprise alors qu’elle ne peut plus déglutir et communier ; le curé de Bernanos, lui, ne peut recevoir le sacrement des malades pour se préparer à la mort.
Thérèse est ici d’une grande justesse théologique : les sacrements sont la voie ordinaire de la grâce par laquelle Dieu se donne à nous. Et il est de notre responsabilité d’y recourir puisque nous savons que c’est ainsi que Dieu a choisi de se communiquer. Mais dans certaines circonstances, Dieu peut choisir de se donner à nous autrement ; c’est sa liberté et il faut l’accueillir, comme Thérèse, avec cette même liberté !
Je prie et j'agis
Je fais le point sur ma vie sacramentelle : quelle est ma participation habituelle à la messe et au sacrement de réconciliation ? Pourrais-je l’intensifier ?