Thérèse fait oraison sans le savoir !

Après l'entrée de Pauline au Carmel, c'est Marie, la sœur aînée et la marraine de Thérèse, qui lui donne des enseignements sur le moyen de devenir sainte. Thérèse apprécie beaucoup ces leçons mais il lui manque quelque chose...

« A cette époque personne ne m'avait encore enseigné le moyen de faire oraison, j'en avais cependant bien envie, mais Marie me trouvant assez pieuse, ne me laissait faire que mes prières. Un jour une de mes maîtresses de l'Abbaye me demanda ce que je faisais les jours de congé lorsque j'étais seule. Je lui répondis que j'allais derrière mon lit dans un espace vide qui s'y trouvait et qu'il m'était facile de fermer avec le rideau et que là « je pensais. » Mais à quoi pensez-vous ? me dit-elle. Je pense au bon Dieu, à la vie... à l'éternité, enfin je pense !... La bonne religieuse rit beaucoup de moi, plus tard elle aimait à me rappeler le temps où je pensais, me demandant si je pensais encore... Je comprends maintenant que je faisais oraison sans le savoir et que déjà le Bon Dieu m'instruisait en secret. »

L'expérience de Thérèse ici, faire une chose quasi inconsciemment, sans y penser, ni la nommer, n'est pas rare. C'est souvent l'entourage, avec ses remarques ou questions, qui permet que la vérité émerge dans la conscience. Cela démontre combien l'être humain est sociable et que c'est dans les relations aux autres que la vérité se fait ou se révèle.

Suis-je vraiment à l'écoute des personnes qui m'entourent, qui me veulent du bien, et dont les paroles peuvent m'aider à avancer dans ma vie spirituelle ?

Thérèse priait sans le savoir, ai-je le désir de "faire oraison", de prier et de m'y engager simplement en commençant par honorer ce désir ?