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Jeudi 17 octobre 2024
Lettres

Tenir haut l’esprit !


Mise en contexte

La lettre date du 5 novembre 1893. Léonie Martin (1823-1841) est dans son second essai à la Visitation de Caen depuis juin 1893. Sa petite sœur Thérèse lui partage les fruits d’une retraite communautaire pour la fête de sainte Thérèse d'Avila, le 15 octobre.


Thérèse m'écrit

« Nous venons d'entendre une belle retraite qui nous a préparées à la fête de notre Sainte Mère. Le bon Père nous a parlé surtout de l'union avec Jésus et de la beauté de notre vocation. Il nous a montré tous les avantages de la vie religieuse, en particulier de la vie contemplative. Il nous a donné une comparaison qui m'a charmée. "Voyez, nous disait-il, les chênes de nos campagnes comme ils sont de travers, ils poussent des branches à droite, à gauche, rien ne les arrête, aussi n'arrivent-ils jamais à une grande hauteur. Au contraire, regardez les chênes des forêts, qui sont pressés de tous côtés, ils ne voient le jour que d'en haut, aussi leur tronc est-il dépourvu de toutes ces branches difformes, qui lui retirent la sève nécessaire pour s'élever. Il ne voit que le Ciel, aussi toute sa force se tourne de ce côté, et bientôt il atteint une hauteur prodigieuse. Dans la vie religieuse, l'âme comme le jeune chêne se trouve pressée de tous côtés par sa règle, tous ses mouvements sont gênés, contrariés par les arbres de la forêt... Mais elle a du jour quand elle regarde le CIEL, là seulement elle peut reposer sa vue, jamais de ce côté elle ne doit craindre de trop monter." »

LT 151

Je comprends

Les chênes des campagnes qui poussent des branches à droite et à gauche ne peuvent pas atteindre une grande hauteur car ils sont trop dispersés. De même, l’âme qui cherche à s’élever doit se concentrer sur un chemin unique et non se laisser détourner par les diverses envies passagères et autres distractions. Thérèse parle du Ciel comme d’un point de référence unique pour l’âme qui chercher à s’élever. Le père Jacques de Jésus ocd (1900-1945) invitera ainsi à "tenir haut l'esprit" dans l'enfer des camps de concentration afin de garder l'espérance.


Je prie et j'agis

Qu’est-ce qui dans ma vie me fait regarder vers le Ciel ?

Les chênes des forêts, qui sont pressés de tous côtés par les autres, grandissent en regardant vers le Ciel. Est-ce que je sais regarder les contrariétés de mon état de vie (vie religieuse, mariage, célibat) et de mes engagements divers comme des occasions de me tourner vers Dieu ?

Thérèse parle de la beauté de la vocation religieuse, qui permet à l’âme d’atteindre une hauteur prodigieuse. Quelle est ma vision personnelle de la vocation religieuse ? Est-ce que je prie pour ceux et celles qui y sont appelés par Dieu afin qu'ils soient fidèles et portent du fruit pour l’Église ?

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