« Si je vais en Purgatoire »

Thérèse s’est fait remarquer par une grande liberté de ton sur le purgatoire. Contrairement à la spiritualité de son temps qui envisageait le purgatoire comme la voie ordinaire avant d’accéder au Ciel, Thérèse affirme à plusieurs reprises que c’est un manque de foi en la Miséricorde que de penser que le Seigneur veut pour nous le purgatoire. Non, dit Thérèse, il veut le Ciel directement, et pour cela il peut nous y préparer dès ici-bas par le don de son Amour purifiant. Mais encore faut-il le croire pour nous et consentir à cette purification avant notre mort…

Le 8 juillet 1897, Thérèse évoque pourtant la possibilité pour elle du purgatoire…

« Si vous saviez comme le bon Dieu sera doux pour moi ! Mais s'il est un tout petit peu pas doux, je le trouverai doux encore... Si je vais en Purgatoire, je serai très contente ; je ferai comme les trois hébreux dans la fournaise, je me promènerai dans les flammes en chantant le cantique de l'Amour. Oh ! que je serais heureuse, si en allant en purgatoire, je pouvais délivrer d'autres âmes, souffrir à leur place, car alors je ferais du bien, je délivrerais les captifs. »

Thérèse n’est pas une idéologue ; malgré sa confiance en l’Amour miséricordieux, elle n’exclut pas la possibilité du purgatoire pour elle. Mais elle le fait avec beaucoup de liberté. Elle parle de la douceur divine quand tant de prédicateurs insistaient sur la souffrance terrible du purgatoire, risquant de laisser croire que Dieu aimait faire souffrir… Thérèse s’imagine reprendre le cantique des trois juifs dans la fournaise du roi (Daniel 3,51-90). Elle considère que le purgatoire lui permettrait de continuer sa vie de carmélite en s’offrant pour les autres. En attendant de « passer son Ciel à faire du bien sur la terre », elle pourrait commencer son office au purgatoire…

Ai-je déjà médité sur le sens du purgatoire et notre nécessaire préparation pour entrer dans la pleine communion avec Dieu au Ciel ?