
« Si je ne suis pas aimée, tant pis ! »
Mise en contexte
Thérèse se souvient d'une histoire de son enfance où il était question d'une maîtresse de pension, une femme chargée de l'éducation des filles dans le milieu bourgeois. Celle-ci avait l'art de ne froisser aucune des enfants qui lui étaient confiées, afin de conserver leur estime et celle de leurs parents.
Thérèse me parle
« J'étais bien petite quand ma tante me donna à lire une histoire qui m'étonna beaucoup. Je vis, en effet, qu'on louait une maîtresse de pension, parce qu'elle savait adroitement se tirer d'affaire, sans blesser personne. Je remarquai surtout cette phrase : « Elle disait à celle-ci : Vous n'avez pas tort ; à celle-là : Vous avez raison. » Et je pensais en moi-même : Ce n'est pas bien cela ! Cette maîtresse-là, elle aurait dû ne rien craindre et dire à ses petites filles qu'elles avaient tort quand c'était vrai. Et maintenant je n'ai pas changé d'avis. J'ai bien plus de misère, je l'avoue, car c'est toujours si facile de mettre le tort sur les absents, et cela calme aussitôt celle qui se plaint. Oui, mais... c'est tout le contraire que je fais. Si je ne suis pas aimée, tant pis ! Moi je dis la vérité tout entière, qu'on ne vienne pas me trouver, si l'on ne veut pas la savoir. »
Je comprends
Thérèse n’a jamais pactisé avec le mensonge. Sa droiture de cœur ne l’a pas quitté et l’a empêché de tomber dans les logiques de séduction futile. Thérèse ne cherchait pas à plaire mais à aimer en vérité. C’est pourquoi elle dénonce notre tendance à atténuer parfois la vérité pour de mauvaises raisons. Certes, toute vérité n’est pas bonne à dire et il faut faire preuve de discernement. Mais celui qui n’ose pas dire la vérité au bon moment risque d’être prisonnier de sa lâcheté.
Je prie et j'agis
Mes proches disent-ils de moi que je dis la vérité ? Si ce n'est pas le cas, comment puis-je grandir dans la vérité, avec la prière de Thérèse ?