
Mercredi 30 juillet 2025
Prière de l’Enfant d’un Saint
Mise en contexte
Hier, nous avons fait mémoire de la mort de Louis Martin (29 juillet 1894), le père de Thérèse. C’est au mois d’août suivant qu’elle compose ce poème, le premier qu’elle écrit pour elle-même. À travers ces vers, Thérèse entreprend un véritable travail de deuil, cherchant à déposer sa peine dans la lumière de la foi.
Thérèse m'écrit
«
Rappelle-toi qu'autrefois sur la terre Ton seul bonheur était de nous chérir De tes enfants exauce la prière Protège-nous, daigne encor nous bénir Tu retrouves là-Haut notre Mère chérie Qui t'avait précédé dans la Sainte Patrie. Maintenant dans les Cieux Vous régnez tous les deux Veillez sur nous !.....
Rappelle-toi de ta petite reine L'orpheline de la Bérésina Rappelle-toi que sa marche incertaine Ce fut toujours ta main qui la guida O Papa ! souviens-toi qu'aux jours de son enfance Tu voulus pour Dieu seul garder son innocence !... Et de ses blonds cheveux Qui ravissaient tes yeux Rappelle-toi !...
Rappelle-toi que la main du Saint-Père Au Vatican sur ton front se posa Mais tu ne pus comprendre le mystère Du sceau Divin qui sur toi s'imprima..... Maintenant tes enfants t'adressent leur prière Ils bénissent ta Croix et ta douleur amère !... Sur ton front glorieux Rayonnent dans les Cieux Neuf Lys en fleur !!! ...
»
PN 8, 1. 6. 9
Je comprends
Sœur Marie du Sacré-Cœur a témoigné que, lorsque Thérèse reçut la nouvelle de la mort de son père, elle a pâli et n'a rien dit. Dans les jours qui suivirent, elle vécut dans un profond silence, sans communiquer les émotions qui surgissaient dans son cœur.
La même attitude a été confirmée par mère Agnès lorsqu’elle répondit à la lettre de Céline annonçant la mort de leur père : « Sœur Thérèse de l’Enfant Jésus m’a dit : “Non ! Je ne pourrai pas écrire à Céline !” Et dans son regard sublime et profond, elle m’a montré très bien que les sentiments très élevés de son âme ne pouvaient pas être traduits. »
Thérèse savait qu’elle était la fille d’un saint, d’un père qui avait accompli sa mission de créature appelée à suivre le Christ souffrant. M. Martin jouit maintenant du face-à-face éternel avec Dieu, et Thérèse, "la petite orpheline de la Bérésina", s’en réjouit, car cela lui permet de l’appeler près d’elle et d’implorer sa bénédiction pour ses filles, qui ont besoin de son aide.
Dans la dernière strophe, elle imagine déjà le destin futur de sa famille. Le sort des filles d’un saint est d’être un jour dans la Gloire avec lui : « Sur ton front glorieux, rayonnent dans les Cieux, neuf Lys en fleur ! ! ! »
Ce poème est à la fois une biographie spirituelle et un ex-voto : il fait mémoire de toute la vie de ce saint père, qui s’est offert pour accomplir la volonté de Dieu avec un cœur généreux.
Je prie et j'agis
À l’exemple de sainte Thérèse, sachons reconnaître dans nos parents et au sein de notre famille la sainteté et le don de soi que chacun accomplit avec un cœur généreux. Prions pour eux, afin qu’ils poursuivent leur chemin de conversion et de sanctification.