
Jeudi 7 août 2025
« L’aimer et le faire aimer, que c’est doux ! »
Mise en contexte
Thérèse est en retraite depuis quelques jours pour se préparer à ses vœux prévus le 8 septembre 1890. Elle y éprouve une grande aridité. Elle écrit ici à sa sœur Pauline (sœur Agnès). Au début de cet extrait, Thérèse évoque une potentielle mort de leur sœur Céline : en effet, celle-ci présentait à cette époque des troubles cardiaques qui inquiétaient son entourage. Nous savons aujourd’hui que cela n’a pas empêché Céline de vivre jusqu’à 90 ans !
Thérèse m'écrit
« Croyez-vous que Céline va vraiment mourir ?… Je lui ai promis hier de faire profession pour nous deux, mais je n'aurai pas le courage de demander à Jésus qu'Il la laisse sur la terre si ce n'est pas sa volonté. Il me semble que l'amour peut suppléer à une longue vie… Jésus ne regarde pas au temps puisqu'il n'y en a plus au Ciel, Il ne doit regarder qu'à l'amour. Demandez-lui de m'en donner beaucoup aussi à moi, je ne demande pas de l'amour sensible mais seulement senti de Jésus. Oh ! L'aimer et le faire aimer, que c'est doux !… Dites-lui aussi de me prendre le jour de ma profession si je dois encore l'offenser après, car je voudrais emporter au ciel la robe blanche de mon second baptême sans aucune souillure, mais il me semble que Jésus peut bien faire la grâce de ne plus l'offenser ou bien de ne faire que des fautes qui ne l'OFFENSENT pas mais ne font que d'humilier et de rendre l'amour plus fort. Si vous saviez comme je vous en dirais long si j'avais des paroles pour exprimer ce que je pense ou plutôt que je ne pense pas mais que je sens !… La vie est bien mystérieuse !… C'est un désert et un exil… mais au fond de l'âme on sent qu'il y aura un jour des LOINTAINS infinis, LOINTAINS qui feront oublier pour toujours les tristesses du désert et de l'exil… le petit grain de sable. »
LT 114
Je comprends
Thérèse demande la grâce de ne plus faire « que des fautes qui [n’offensent pas Jésus ]», elle a écrit ailleurs (Ms A 80) qu’elle a reçu un an plus tard la confirmation par le père Prou que ses fautes « ne faisaient pas de peine au Bon Dieu », car c’étaient des « petites indélicatesses [faites] involontairement ».
Je prie et j'agis
Je cherche à nommer les espérances qu’il y a au fond de mon âme pour ces horizons « LOINTAINS infinis » dans la vie éternelle, dont parle Thérèse.