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Mardi 17 décembre 2024
Manuscrits

Fête des fleurs


Mise en contexte

Thérèse évoque maintenant ce qu'elle entend par l'expression passée à la postérité : « jeter des fleurs ».


Thérèse m'écrit

« Oui mon Bien-Aimé, voilà comment se consumera ma vie... Je n'ai d'autre moyen de te prouver mon amour, que de jeter des fleurs, c'est-à-dire de ne laisser échapper aucun petit sacrifice, aucun regard, aucune parole, de profiter de toutes les plus petites choses et de les faire par amour... Je veux souffrir par amour et même jouir par amour, ainsi je jetterai des fleurs devant ton trône ; je n'en rencontrerai pas une sans l'effeuiller pour toi... puis en jetant mes fleurs, je chanterai, (pourrait-on pleurer en faisant une aussi joyeuse action ?) je chanterai, même lorsqu'il me faudra cueillir mes fleurs au milieu des épines et mon chant sera d'autant plus mélodieux que les épines seront longues et piquantes.

Jésus, à quoi te serviront mes fleurs et mes chants ?... Ah ! je le sais bien, cette pluie embaumée, ces pétales fragiles et sans aucune valeur, ces chants d'amour du plus petit des cœurs te charmeront, oui, ces riens te feront plaisir, ils feront sourire l’Église Triomphante, elle recueillera mes fleurs effeuillées par amour et les faisant passer par tes Divines Mains, ô Jésus, cette Église du Ciel, voulant jouer avec son petit enfant, jettera, elle aussi, ces fleurs ayant acquis par ton attouchement divin une valeur infinie, elle les jettera sur l’Église souffrante afin d'en éteindre les flammes, elle les jettera sur l’Église combattante afin de lui faire remporter la victoire !... »

Ms B 4

Je comprends

En 1876, le musicien Alphonse Karr avait inventé la tradition de la bataille de fleurs du cortège carnavalesque de Nice pour étourdir une aristocratie européenne esseulée par le désastre du conflit franco-prussien lors de son éternelle villégiature dans la capitale de la toute récente "Côte d'Azur".

Quelques années après, sainte Thérèse, dans son monastère normand, inaugurait, comme en réponse, un nouveau jeu d'enfant. La carmélite, devenue "Enfant de L'Eglise" (Ms B 4), ne se contenterait plus de sa mémoire eucharistique pour « jeter des fleurs » déjà préparées dans sa corbeille de processionnante de la Fête-Dieu. Elle ira d'abord les « cueillir » (Ms B 4) au risque des « épines », telle la bonne reine parturiente du conte des frères Grimm. Puis le « Bien-Aimé » (Ms B 4), au milieu de sa Cour céleste, entraînera ses compagnons et ses compagnes à « jouer avec son petit enfant » (Ms B 4).

Les deux sangs ont fusionné sur le pétale sans ternir la blancheur des corolles. Quel miracle que ce nouveau char fleuri ! Il saura dégriser et relever le trompeur Corso de la plus frelatée des Riviera ! Cette fois-ci une Paix d'un autre genre peut soulager et la part « souffrante » et la part « combattante » d'une Humanité humiliée par le mal et le péché. La « Victoire » a définitivement renvoyé la mauvaise reine du conte à sa ronde infernale.


Je prie et j'agis

Quel est mon « bon combat » (1 Tm 6,12) ?

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