
Fable pour étrennes : Vierge et folle
Mise en contexte
Au terme de sa parabole, Thérèse s'exclame et s'adresse à son Seigneur
Thérèse m'écrit
« O Jésus ! laisse-moi dans l'excès de ma reconnaissance, laisse-moi te dire que ton amour va jusqu'à la folie... Comment veux-tu devant cette Folie, que mon cœur ne s'élance pas vers toi ? Comment ma confiance aurait-elle des bornes ? ... Ah ! pour toi, je le sais, les Saints ont fait des folies, ils ont fait de grandes choses puisqu'ils étaient des aigles... »
Je comprends
Mais où s'est donc envolée la petite fille modèle de la famille Martin ? Tant de lectures, tant de pratiques, tant d'apprentissages à la maison, au pensionnat ou en cours particuliers pour en venir au contraire de la bonne éducation d'une demoiselle : « l'excès » sous le couvert de la « reconnaissance » !
Une « folie » rampante, aux « bornes » de la raison sociale et éducative, aurait-elle rattrapé le petit oiseau ébloui par la révélation du « Verbe Divin » ? Comme si deux rationalités se fracassaient l'une sur l'autre : une logique de la bienséance mordue par ce que les mystiques nommaient au XVIIéme siècle la Science des Saints.
D'autant plus que la carmélite, convaincue, par sa fable, de la « confiance » dans l'abandon, se voit de nouveau prise au « cœur » par une exigence de dépassement. Ce balancier, oscillant de l'impuissance à la sublimation, serait-il animé d'un mouvement perpétuel de toupie ? A quoi jouent-ils ?
Je prie et j'agis
Ais-je envie de jouer avec Jésus, Verbe incarné, au jeu de l'Amour ?