
Confiance, petits enfants…
Mise en contexte
Cette récréation communautaire a lieu le soir de Noël 1895. Thérèse choisit une forme poétique pour composer 26 strophes, correspondant au nombre de carmélites présentes. Elle organise une sorte de “paraliturgie” : chaque sœur s’avance au pied de l’Enfant-Jésus pour tirer un billet contenant une strophe, chantée ensuite par un ange. Thérèse reçoit la strophe 9. Le thème de la foi confiante et de l’abandon traverse plusieurs de ces vers.
Thérèse m'écrit
« UNE GRAPPE de RAISIN Je voudrais un fruit savoureux, Une Grappe toute dorée Pour rafraîchir du Roi des Cieux La petite bouche adorée...
Ma sœur, qu'il est doux votre sort ! C'est vous cette Grappe choisie. Jésus vous pressera bien fort En sa petite main chérie. Le Doux Chéri
Est bien trop petit Pour manger la Grappe elle-même Du jus sucré, Par Lui tout doré Voilà simplement ce qu'Il aime !
UN JOUET Voulez-vous être sur la terre Le Jouet de l'Enfant Divin ?... Ma sœur, désirez-vous Lui plaire ? Restez en sa petite main. Si l'aimable Enfant vous caresse S'Il vous approche de son Cœur, Et si parfois Il vous délaisse, De tout faites votre bonheur. Recherchez toujours ses caprices Vous charmerez les yeux Divins. Désormais toutes vos délices Seront ses désirs enfantins...
UN OREILLER Dans la crèche où Jésus repose Souvent je le vois s'éveiller Voulez-vous en savoir la cause ? Il n'y trouve pas d'Oreiller !... Je le sais, votre âme n'aspire Qu'à Le consoler nuit et jour Eh bien ! l'Oreiller qu'Il désire C'est votre cœur brûlant d'amour. Ah ! soyez toujours humble et douce Afin que le Divin Trésor Puisse vous dire : « O mon Épouse! » « En toi doucement je m'endors... »
UN BERCEAU Sur terre il est peu de cœurs Qui n'aspirent aux faveurs De Jésus, le Roi de Gloire Mais s'Il vient à s'endormir Ils cessent de Le servir En Lui ne voulant plus croire Si vous saviez le plaisir Que l'Enfant a de dormir Sans craindre qu'on le réveille Vous serviriez de Berceau A Jésus, le Doux Agneau Souriant lorsqu'Il sommeille.
UN AGNEAU Pour chanter le doux Agneau Ne gardez plus de troupeau Et délaissant toute chose Ne songez qu'à le ravir Toujours à le bien servir Tout le temps qu'Il se repose. O ma sœur, dès aujourd'hui Abandonnez-vous à Lui Et vous dormirez ensemble Marie venant au berceau Verra près de son Agneau Un Agneau qui lui ressemble. »
Je comprends
Les textes de ce vendredi de temps ordinaire sont très thérésiens. “Quand le Seigneur conduit les pas de l’homme, ils sont fermes et sa marche lui plaît. S’il trébuche, il ne tombe pas car le Seigneur le soutient de sa main” (Ps 36, 23). “Il en est du Règne de Dieu, comme d’un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment” (Mc 4, 27). Cette confiance, les saints en tracent la route. Don Bosco, fêté aujourd’hui, l’incarne : il n’a jamais douté, même quand l’argent manquait, qu’il pourrait accueillir tous les jeunes qui se présenteraient.
Je prie et j'agis
Ce matin, je demande la grâce de demeurer en Jésus, tout comme un enfant contre le sein de sa mère, dans la confiance et l’abandon : “Ma sœur, désirez-vous Lui plaire ? Restez en sa petite main”. Ce soir, je relis ce qu’il m’a été donné de vivre ainsi blotti.