
Le mois de Marie : comment créer son autel chez soi ?
La coutume d’associer le mois de mai à la Vierge Marie est très ancienne. La première trace de cette association se trouve dès le XIIIe siècle, et l’Église nous recommande d’honorer particulièrement la Vierge en ce « joli mois de mai ».
Le mois de mai et Marie
Au XIIIe siècle, Alphonse X le sage composa un chant intitulé « Ben vengas maio », qui associait la beauté des fleurs que l’on voit au mois de mai à celle de Marie. La dévotion du mois de mai à Marie est donc, à l’origine, liée plus intimement à la nature qu’au cycle de la liturgie.
Cependant, très rapidement, on exhorta les fidèles à manifester un culte particulier à Marie pendant le mois de mai, notamment en lui offrant des fleurs et en la priant chaque jour. Des recueils comprenant trente prières à Marie furent publiés dès le XVIIe siècle pour porter cette dévotion. Les jésuites demandèrent, en ce sens, que l’on dresse un autel à Marie chez soi, avec bougies et fleurs, autour duquel la famille pourrait se réunir et prier Marie, en tirant au sort un papier sur lequel était inscrite la vertu à cultiver pour le lendemain. Le pape Pie VII approuva officiellement cette consécration du mois de mai à Marie en 1815, la diffusant dans toute l’Église, afin que la Vierge Marie soit honorée dans les paroisses comme dans les familles. Il associa à cette dévotion 300 jours d’indulgence, à condition de respecter les consignes de confession, de communion et de prière pour l’Église.
Prendre Marie chez soi : créer un « Paradis »
Traditionnellement, on honore la Vierge Marie par un pèlerinage au mois de mai. Mais il est aussi possible d'aménager un petit autel à la maison, comme Mélanie, la petite voyante de la Salette, qui avait assemblé des fleurs autour de pierres et suspendu des couronnes tout autour pour créer ce qu’elle nommait « le Paradis ». C’est sur ce petit autel, modeste et sincère, que la Vierge Marie lui est apparue, assise sans faire crouler « le Paradis », la tête dans les mains.
À notre tour, le mois de mai nous invite à offrir à Marie notre propre « Paradis » fleuri. Les fleurs de saison, comme le muguet – aussi appelé Lys des vallées (Convallaria majalis), évoqué dans le Cantique des cantiques (2,1-2) – peuvent orner ce petit coin de prière.
Devant cet autel, nous pouvons chaque jour prendre un moment avec Marie : méditer les sept joies et les sept douleurs de sa vie, réciter une prière mariale, ou simplement lui confier nos blessures. Elle nous aidera, doucement, à dénouer les nœuds de nos vies et à nous tourner toujours davantage vers son Fils.