
Première lecture
Frères, c’est avec assurance que nous pouvons entrer dans le véritable sanctuaire grâce au sang de Jésus : nous avons là un chemin nouveau et vivant qu’il a inauguré en franchissant le rideau du Sanctuaire ; or, ce rideau est sa chair. Et nous avons le prêtre par excellence, celui qui est établi sur la maison de Dieu. Avançons-nous donc vers Dieu avec un cœur sincère et dans la plénitude de la foi, le cœur purifié de ce qui souille notre conscience, le corps lavé par une eau pure. Continuons sans fléchir d’affirmer notre espérance, car il est fidèle, celui qui a promis. Soyons attentifs les uns aux autres pour nous stimuler à vivre dans l’amour et à bien agir. Ne délaissons pas nos assemblées, comme certains en ont pris l’habitude, mais encourageons-nous, d’autant plus que vous voyez s’approcher le Jour du Seigneur.
Psaume
Voici le peuple de ceux qui cherchent ta face, Seigneur.
Au Seigneur, le monde et sa richesse, la terre et tous ses habitants ! C’est lui qui l’a fondée sur les mers et la garde inébranlable sur les flots.
Qui peut gravir la montagne du Seigneur et se tenir dans le lieu saint ? L’homme au cœur pur, aux mains innocentes, qui ne livre pas son âme aux idoles.
Il obtient, du Seigneur, la bénédiction, et de Dieu son Sauveur, la justice. Voici le peuple de ceux qui le cherchent ! Voici Jacob qui recherche ta face !
Évangile
Alléluia. Alléluia. Ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route. Alléluia.
En ce temps-là, Jésus disait à la foule : « Est-ce que la lampe est apportée pour être mise sous le boisseau ou sous le lit ? N’est-ce pas pour être mise sur le lampadaire ? Car rien n’est caché, sinon pour être manifesté ; rien n’a été gardé secret, sinon pour venir à la clarté. Si quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! » Il leur disait encore : « Faites attention à ce que vous entendez ! La mesure que vous utilisez sera utilisée aussi pour vous, et il vous sera donné encore plus. Car celui qui a, on lui donnera ; celui qui n’a pas, on lui enlèvera même ce qu’il a. »
Méditer avec les carmes
« Celui qui n’a pas, même ce qu’il a lui sera retiré »...
Nous aurions envie de dire : « Ce n’est pas juste ! », mais c’est exactement la réaction que Jésus voulait susciter chez ses auditeurs. Prise dans l’absolu, la formule semble traduire l’injustice à l’état pur. Ceux qui n’ont pas de chance en aurons encore moins !
Il faut donc chercher une porte d’entrée qui donne tout son sens à cette parole apparemment révoltante. Car certaines phrases-choc de Jésus doivent, dans sa pensée, devenir, comme ses paraboles, des programmes de réflexion.
« Même ce qu’il a lui sera retiré »... Jésus a dit cela dans deux contextes.
Une fois dans la parabole des talents : celui qui a, c’est celui qui a fait valoir le dépôt de son maître, qui a accepté de servir. À celui-là, le maître pourra confier davantage.
Ici Jésus vise l’écoute de sa parole et l’accueil des mystères du Règne de Dieu. Celui qui a écouté, qui a gardé ouverts son intelligence et son cœur, celui qui, librement, a donné sa foi au Christ, celui-là va grandir dans la connaissance de son Seigneur : il lui sera donné plus encore.
Celui qui n’a pas, entendons : qui n’a pas voulu, qui n’a pas accueilli le message, celui qui, volontairement, s’est fermé à l’écoute, alors qu’il avait des oreilles pour entendre et la lumière pour voir, celui-là risque de perdre progressivement toute sensibilité à la pensée de Dieu, toute vulnérabilité aux marques de son amour.
Et ce n’est pas Dieu qu’il faudra accuser, car l’œuvre de Dieu n’est que lumière, et tout ce qu’il nous livre en secret, en confidence, doit venir au grand jour de la foi.
C’est là le bonheur que Dieu veut pour nous, qu’il veut vivre en nous avec nous. Aujourd’hui encore laissons le Christ nous rendre heureux. Entrons dans son oeuvre, accueillons son Esprit.