
Première lecture
En ces jours-là, David fit monter l’arche de Dieu de la maison d’Obed-Édom jusqu’à la Cité de David, au milieu des cris de joie. Quand les porteurs de l’Arche eurent avancé de six pas, il offrit en sacrifice un taureau et un veau gras. David, vêtu d’un pagne de lin, dansait devant le Seigneur, en tournoyant de toutes ses forces. David et tout le peuple d’Israël firent monter l’arche du Seigneur parmi les ovations, au son du cor. Ils amenèrent donc l’arche du Seigneur et l’installèrent à sa place, au milieu de la tente que David avait dressée pour elle. Puis il offrit devant le Seigneur des holocaustes et des sacrifices de paix. Quand David eut achevé d’offrir les holocaustes et les sacrifices de paix, il bénit le peuple au nom du Seigneur des armées. Il fit une distribution à tout le peuple, à la foule entière des Israélites, hommes et femmes : pour chacun une galette de pain, un morceau de rôti et un gâteau de raisins. Ensuite tout le monde s’en retourna chacun chez soi.
Psaume
Qui est ce roi de gloire ? C’est le Seigneur.
Portes, levez vos frontons, élevez-vous, portes éternelles : qu’il entre, le roi de gloire !
Qui est ce roi de gloire ? C’est le Seigneur, le fort, le vaillant, le Seigneur, le vaillant des combats.
Portes, levez vos frontons, levez-les, portes éternelles : qu’il entre, le roi de gloire !
Qui donc est ce roi de gloire ? C’est le Seigneur, Dieu de l’univers ; c’est lui, le roi de gloire.
Évangile
Alléluia. Alléluia. Tu es béni, Père, Seigneur du ciel et de la terre, tu as révélé aux tout-petits les mystères du Royaume ! Alléluia.
En ce temps-là, comme Jésus était dans une maison, arrivent sa mère et ses frères. Restant au-dehors, ils le font appeler. Une foule était assise autour de lui ; et on lui dit : « Voici que ta mère et tes frères sont là dehors : ils te cherchent. » Mais il leur répond : « Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? » Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »
Méditer avec les carmes
On vient dire à Jésus : « Ta Mère et tes frères sont dehors. Ils te cherchent », et même, selon certains témoins : « ta mère, tes frères et tes sœurs« , ce qui signifie, d’après l’usage palestinien : « ta mère et tes proches parents ».
Ils sont dehors parce qu’ils ne peuvent entrer. En effet, la foule est dense autour de Jésus. Le moment est important pour lui :
s’il interrompt son enseignement, il va privilégier les siens devant tout le monde, et sa mission personnelle risque de devenir une histoire de famille ;
s’il marque une différence, même pour sa mère, même pour ses proches, tout le monde comprendra que le Règne de Dieu peut passer parfois après les affections humaines.
Alors Jésus tire parti de cette situation embarrassante, sans blesser ni ceux qui attendent dehors, ni ceux qui l’écoutent déjà dans la maison. Il prend le temps de promener son regard en cercle sur ceux qui l’entourent, et même, ajoute Matthieu, il étend la main sur eux, et il déclare calmement : « Voici ma mère et mes frères ».
Être proche de Jésus, cela ne dépend pas d’un privilège humain ni d’une situation particulière dans la communauté des croyants : on n’est pas plus proche de Jésus parce qu’on remplit telle fonction, parce qu’on a, dans l’Église, telle ou telle responsabilité, ni parce qu’on a des choses de Dieu une connaissance plus élaborée ou parce qu’on se donne à soi-même telle ou telle importance.
Même une consécration officielle au service du Royaume ne nous rend pas automatiquement plus proche de Jésus, plus frère ou plus sœur de Jésus : une profession religieuse, par exemple, ne renforce que deux choses, la certitude d’être aimé(e) et le devoir d’aimer.
La seule approche certaine du Seigneur, c’est l’écoute de sa parole, et c’est pourquoi Marie, qui attendait dehors, était à ce moment, comme depuis toujours, plus proche de Lui que tous les autres.
Le seul critère que nous ayons pour « mesurer » notre proximité par rapport à Jésus, c’est l’accomplissement de la volonté du Père. Et ce critère nous échappera toujours, car plus nous servons, plus nous réclamons de l’ouvrage.
On devient frère dans la mesure où l’on devient fils. On devient sœur du Christ quand on se veut servante du Seigneur.