La prière sacerdotale de Jésus (Jn 17)
La prière sacerdotale de Jésus, rapportée en Jean 17, révèle le cœur de son ministère de réconciliation, où il s’offre en prêtre et victime pour sanctifier ses disciples et unir l’Église dans l’amour divin. En s’inscrivant dans la tradition de l’Alliance et du sacerdoce, cette prière manifeste la profondeur de la vie éternelle, de la consécration et de l’unité que Marie, modèle parfait de foi, nous invite à contempler et à imiter.
Depuis les temps anciens, on appelle "Prière sacerdotale de Jésus", la prière rapportée dans l'Évangile selon saint Jean au chapitre 17.
Selon la théologie rabbinique, l'idée d'alliance, l'idée de créer un peuple saint comme « interlocuteur » de Dieu et en union avec lui précède l'idée de la création du monde, et en est même la raison profonde. Le cosmos est créé non pour que s'y multiplient les astres et tant d'autres choses, mais pour que s'y trouve un espace pour l'alliance, pour le « oui » de l'amour entre Dieu et l'homme qui lui répond.
La fête des Expiations rétablit chaque fois cette harmonie, ce sens du monde, troublée à maintes reprises par le péché, et pour cette raison elle constitue le sommet de l'année liturgique.
La structure du rite [des Expiations] décrit en Lévitique 16 est précisément reprise dans la prière de Jésus (Jn 17) : de même que le Grand Prêtre accomplit l'expiation pour lui-même, pour la classe sacerdotale et pour toute la communauté d'Israël, ainsi Jésus prie pour lui-même, pour les Apôtres et enfin pour tous ceux qui, à cause de leur parole, croiraient en lui par la suite - pour l'Église de tous les temps (cf. Jn 17, 20). Il se sanctifie lui-même et procure la sainteté aux siens. [...]
En Isaïe 53, le Serviteur de Dieu, qui charge sur ses épaules l'iniquité de tous (Is 53, 6), qui s'offre lui-même en expiation (Is 53, 10), qui porte le péché des multitudes (Is 53, 12), manifeste en tout cela le ministère du Grand Prêtre ; il accomplit de l'intérieur la figure du sacerdoce. Il est en même temps prêtre et victime, et, de cette façon, il réalise la réconciliation. [...]
Même si en Jean 17 il ne se trouve aucune référence directe aux Chants du Serviteur de Dieu, la vision d'Isaïe 53 est, toutefois, fondamentale pour la nouvelle conception du sacerdoce et du culte qui apparaît dans tout l'Évangile de Jean, et, de façon particulière, dans la Prière sacerdotale.
[Et aussi...]
[La prière sacerdotale de Jésus aborde aussi d'autres thèmes, tels que :]
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La vraie vie (la vie éternelle)
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La consécration à Dieu pour le monde,
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La connaissance du Nom de Dieu,
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L'unité.
Extraits par Françoise Breynaert de : Joseph Ratzinger, Benoît XVI, Jésus de Nazareth. De l'entrée à Jérusalem à la Résurrection. Parole et Silence, Paris 2011, p. 101-104