Les parfums des vertus, elle les a composés
Dans ce poème mystique, Hildegarde de Bingen célèbre le mystère de l’Incarnation où, par l’humilité et la pureté de Marie, le Roi divin prend forme humaine, transformant le mal originel en une source de grâce et de beauté céleste. Cette vision spirituelle met en lumière la puissance rédemptrice de Marie, qui, par sa foi et ses vertus, orne le ciel d’une gloire nouvelle.
O ce grand miracle
dans la forme soumise et féminine
le Roi a pénétré !
Et Dieu l'a fait
Parce que l'humilité s'élève au-dessus de tout.
O cette grande félicité
Là, dans cette forme !
Car le mal, qui a coulé de la femme,
la femme ensuite l'a lavé !
Et tous les parfums
des vertus, les parfums les plus suaves,
elle les a composés,
donnant au ciel plus grande parure
que le trouble dont elle avait troublé la terre.
Hildegarde de Bingen, La symphonie des harmonies célestes, 1175, De sancta Maria 16, traduit du latin par R. Lenoir et C. Carraud. Ed J. Million, Grenoble 2003, p. 81