Nazareth et le Sinaï
Comprendre le judaïsme éclaire profondément la figure de Marie, dont la Galilée marginale devient le berceau d’une mission universelle, où s’accomplit la promesse divine d’un salut offert à tous les peuples. En choisissant Nazareth, lieu humble et périphérique, Dieu révèle par Marie et Jésus la portée universelle de son amour et de sa Loi.
Connaître le judaïsme fait mieux connaître Marie...
Le Sinaï, comme le faisaient déjà remarquer certains auteurs du judaïsme antique, est situé en dehors de la terre promise de Palestine. Bien qu’il ne s’élève pas en Terre, Dieu choisit cette montagne pour offrir à Israël son don le plus grand, qui est la Torah. Pour quelle raison Dieu a-t-il employé une telle stratégie ? Réponse : parce que le Seigneur destinait sa Loi non seulement à Israël, mais aussi à tous les autres peuples, par l’intermédiaire d’Israël.
Nazareth de Galilée est aussi une localité presque en marge de Terre, la Galilée est la terre des étrangers (Is 8,23 dans la Septante et Mt 4,15). Que peut-il en sortir de bon ? Ainsi pensent les hommes.
Bien différentes, par contre, sont les voies de Dieu. On observe en effet, que dans la géographie des évangiles, la Galilée devient synonyme d’universalité.
Jésus, nouveau Moïse, prononce son discours inaugural des Béatitudes (Mt 5s), il y opère le premier et prototype de tous les signes (Jn 2,1-12), après la résurrection il y ordonne aux apôtres de prêcher l’Évangile à toutes les nations (Mt 28,16-20). Et c’est à Nazareth en Galilée que le Verbe s’est fait chair.
A.SERRA
Bibliographie :
A. Serra, Myriam, fille de Sion, Médiaspaul 1999
A. Serra, E c’era la Madre di Gesù, Marianum, Roma, 1989