Les fêtes mariales, présentation générale
Les Coptes célèbrent Marie non seulement en tant que mère du Sauveur, mais aussi comme modèle de foi et de soumission à Dieu, honorée par le Christ lui-même et source de grâces abondantes. À travers des rites riches en symboles, tels que l’offrande d’encens et les lectures liturgiques, leur culte marial exprime la place unique de Marie comme tabernacle vivant, colombe de l’Esprit et mère de l’Église, invitant les fidèles à méditer sa mission et à imiter sa sainteté.
Quels sont les motifs qui poussent les Coptes à fêter Marie ?
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Pour les mêmes motifs pour lesquels nous honorons les saints, et de plus,
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Pour honorer la Vierge Marie pour toutes les grâces reçues par elle, et pour la plus grande des grâces, elle a enfanté le Seigneur notre Sauveur.
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Pour imiter le Seigneur puisqu’il l’a honorée en se soumettant à elle [Lc 2, 51], puisqu’il a consenti à sa demande lors des noces de Cana [Jn 2,5s] et qu’il eut soin d’elle au calvaire [Jn 19, 26s]. Le Seigneur fut heureux de la respecter et il promit la béatitude à ceux qui, en suivant ses traces, observent les commandements de Dieu. [Lc 11, 27-28]
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Pour accomplir la prophétie : « Toutes les générations me diront bienheureuse, parce que le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses. » [Lc 1, 48-49]. Pour imiter les fils de Dieu, qui sous l’inspiration du Saint-Esprit l’ont respectée [Lc 1, 28 et 42-43]
Salâmah, Riti e dommi della Chiesa, vol 2, Cairo 1909, 537-538
in Gabriele GIAMBERARDINI, Il culto mariano in Egitto,
Jerusalem 1974, vol 3, p.264
L’offrande de l’encens lors des fêtes de Marie
Les fêtes de Marie ont toujours les mêmes lectures, ce qui change, ce sont les textes liturgiques du synaxaire.
En préparation à l’Eucharistie, l’encens est offert la veille au soir et le matin de la fête.
Le soir - C’est-à-dire le soir qui précède la fête.
Lectures : Ps 86, 2.5.7 ; Ps 87, 3, 5b,7 ; Ps 10, 38-42 : ces psaumes font l’éloge de Sion, la mère des peuples, figure de la Vierge Marie.
Doxologie en l’honneur de la Vierge Marie pour l’offrande de l’encens du soir :
Viens de ton jardin, o parfum choisi ! Réjouis-toi, O Vierge !
L’ornement de Marie est dans les cieux, dans les lieux élevés : c’est être à la droite du Bien-aimé, de celui qui prie pour nous.
En ce sens David dit dans les psaumes : « la reine, o roi, est à ta droite ! » [Ps 44, 10]
Salomon dans le Cantique des Cantiques l’appelle « ma sœur, mon amie » [Ct 5, 2], ma vraie ville de Jérusalem. [cf. Ct 6, 3]
Il l’indique avec des noms variés et sublimes.
Psalmodie annuelle, Le Caire, 1949, p. 326 ; in Gabriele GIAMBERARDINI, Il culto mariano in Egitto, Jerusalem 1974, vol 3, p.107. cf. p. 265 pour les lectures.
Le matin de la fête
Lectures : Ps 47,6 ; Ps 48,9 ; Lc 10, 38-42 : les psaumes font l’éloge de Sion, la mère des peuples, figure de la Vierge Marie. La lecture de Lc 10, 38-42 évoque la Vierge qui accueille le Christ avec la générosité de Marthe et qui, comme Marie, a choisi la meilleure part.
Autre doxologie en l’honneur de Marie, à dire pendant l’élévation de l’encens du matin :
Heureuse es-tu, Marie, sage et vénérable : tu es le second tabernacle, le trésor spirituel !
Tu es la colombe pure, celle qui attira sur la terre et y fit germer le fruit de l’Esprit, De l’esprit Paraclet qui est descendu sur le Fils, dans les eaux du Jourdain, sur le type de Noé.
La colombe en effet nous annonce la paix de Dieu : cette paix qui serait donnée aux hommes.
Toi aussi tu nous as porté la miséricorde : celle que tu as contenue dans ton sein.
C’est Jésus, engendré du Père et né pour nous, par toi : afin de sauver notre genre [humain]. O Marie, tout cela nous le proclamons avec notre cœur, et, avec notre langue, nous crions et disons :
O notre Seigneur Jésus Christ : crée parmi nous l’autel de ton Esprit Saint, qu’il te rende gloire !
Réjouis-toi, O Vierge !
Psalmodie annuelle, Le Caire, 1949, p. 328-330 ; in Gabriele GIAMBERARDINI, Il culto mariano in Egitto, Jerusalem 1974, vol 3, p.108
N.B. Quelques remarques : de cette doxologie, soulignons deux images, et expliquons leur valeur :
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Marie est le tabernacle : mère de Jésus qui est Dieu, elle porte la présence de Dieu.
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Marie est la colombe : l’image de la colombe renvoie à l’Esprit Saint au baptême de Jésus au Jourdain, et elle renvoie à cette colombe qui annonça à Noé la fin du déluge. Marie est la colombe car elle porte dans son sein le Fils de Dieu. L’incarnation est la grande miséricorde de Dieu, qui au-delà de nos péchés se rend présent parmi nous, c’est l’annonce de la paix profonde qui provient de l’union entre notre humanité et Dieu, car Dieu est la paix même.
Lectures durant les messes mariales
La Lettre aux Hébreux 9, 1-12 et 2 Jn 1, 1-13, il s’agit d’allusions au temple et à l’arche d’Alliance qui sont des figures bien adaptées pour la mère de Dieu.
La lecture des Actes des Apôtres (1, 1-14) montre Marie mère de l’Église naissante.
L’Évangile de la Visitation (Lc 1, 39-56) : la visite de Marie chez Élisabeth est le principe de la mission et le Magnificat chante les grandes choses que Dieu fait, notamment, la maternité prodigieuse de Marie et sa mission fructueuse.
cf. Gabriele GIAMBERARDINI, Il culto mariano in Egitto, Jerusalem 1974, vol 3, p.266
Synthèse Françoise Breynaert