Le cantique de Myriam et le Magnificat selon saint Germain de Constantinople (634-733)
Dans son Homélie sur la Dormition, saint Germain, patriarche de Constantinople († 733), établit un parallèle entre Myriam la prophétesse, sœur de Moïse et d’Aaron, et le Magnificat de Marie.
Le livre de l’Exode (Ex.15, 20-21)
La prophétesse Myriam, sœur d’Aaron, saisit un tambourin, et toutes les femmes la suivirent, dansant et jouant du tambourin. Et Myriam leur entonna : « Chantez pour le Seigneur ! Éclatante est sa gloire : il a jeté dans la mer cheval et cavalier ! »
Le commentaire de saint Germain de Constantinople
La Vierge Marie, comme la sœur de Moïse, chantent le Dieu qui libère :
En conséquence nous aussi, comme ceux qui jadis furent rachetés par une libération tout à fait extraordinaire, nous chantons en l'honneur du Seigneur : parce qu'il a admirablement triomphé (Ex 15) ; car nous avons aussi une Marie, la toute Sainte, la Mère de Dieu, pour guider le chœur inspiré et joyeux, qui par elle s'est constitué et qui applaudit avec tous les autres fidèles répandus dans le monde entier.
L’Écriture, en effet, dit que Myriam, sœ ur de Moïse, prit en main un tambourin (cf Ex 15,20) et guidait le chœ ur des Vierges qui chantait à Dieu l'hymne de remerciement.
Et nous nous trouvons non pas devant pas la sœur, mais la vraie Mère du Christ, législateur et maître de toutes choses. La Vierge, à la place du tambourin ou de n'importe quel autre instrument de musique, nous fait entendre sa voix inspirée et chante son hymne :
« Mon âme glorifie le Seigneur et mon esprit exulte en Dieu, mon Sauveur, parce qu'il a regardé l'humilité de sa servante. Désormais toutes les générations me diront bienheureuse ». (Lc 1,47-48).