L’âme est un château de lumière
L’âme, image précieuse de Dieu, se révèle comme un château de cristal aux multiples demeures où le Christ, Roi souverain, désire habiter et se délecter. Ce chemin intérieur, riche de beauté et de dignité, invite à un combat spirituel soutenu par l’intercession de Marie et des Saints pour avancer vers la rencontre divine.
L'âme, un château de très clair cristal.
« Considérons notre âme comme un château fait tout entier d'un seul diamant ou d'un très clair cristal, où il y a beaucoup de chambres, de même qu'il y a beaucoup de demeures au ciel (cf. Jn.14,2).
Car à bien y songer, mes sœurs, l'âme du juste n'est rien d'autre qu'un paradis où Il dit trouver ses délices (cf. Pv.8,31). Donc, comment vous représentez-vous la chambre où un Roi si puissant, si sage, si pur, si empli de tous les biens, se délecte ?
Je ne vois rien qu'on puisse comparer à la grande beauté d'une âme et à sa vaste capacité. Vraiment, c'est à peine si notre intelligence, si aiguë soit-elle, peut arriver à le comprendre, de même qu'elle ne peut arriver à considérer Dieu, puisqu'il dit lui-même qu'il nous a créés à son image et à sa ressemblance (cf. Gn.1,26).
Or, s'il en est ainsi, et c'est un fait, nous n'avons aucune raison de nous fatiguer à chercher à comprendre la beauté de ce château... Il suffit donc que Sa Majesté dise que l'âme est faite à son image pour qu'il nous soit difficile de concevoir sa grande dignité et sa beauté. »[1]
Le premier combat spirituel, l'intercession du Christ, de sa Mère, et des Saints.
Entrer et avancer dans les salles du château, vers le Roi, ne va pas sans un combat spirituel.
« Le démon use de toute sorte d'embûches et d'illusions ; il n'est plus aussi à l'aise lorsque les âmes se rapprochent du Roi. Mais, comme elles sont, ici, encore absorbées par le monde, plongées dans leurs plaisirs, grisées d'honneurs et de prétentions [...] elles sont facilement vaincues. Celles qui se trouvent dans cette situation devront souvent, et de leur mieux, avoir recours à Sa Majesté, demander à sa bienheureuse Mère, à ses Saints, d'intercéder et de combattre pour elles. »[2]
[1] Thérèse d'Avila, Le château intérieur, premières Demeures, I, 1.
[2] Thérèse d'Avila, Le château intérieur, premières Demeures, II, 12.