L’Incarnation (poésie 18 de S. Jean de la Croix)

Dans ce poème, saint Jean de la Croix révèle avec profondeur le mystère de l’Incarnation, soulignant le rôle unique et essentiel de Marie, dont le consentement libre et humble permet au Verbe divin de prendre chair humaine. Par cette union sacrée entre Dieu et l’humanité, la Trinité accomplit le dessein rédempteur, faisant de Marie la Mère du Fils de l’homme et le lien vivant de l’Alliance nouvelle.


Dans la poésie précédente, Jean de la Croix a évoqué le dessein de Dieu : rédemption et accomplissement de l’Alliance. Il a exprimé cela avec le langage biblique où l’Alliance est évoquée comme une noce entre Dieu et l’humanité. Et pour cela, l’Époux doit prendre la ressemblance de l’Épouse, il doit "se manifester dans une chair mortelle".

Maintenant, Jean de la Croix évoque le moment décisif où l’Époux s’incarne :

Le Père Éternel appela alors un archange Qui s’appelait saint Gabriel Et il l’envoya à une jeune vierge Qui s’appelait Marie.

C’est du consentement de cette vierge Que dépendait le mystère Où l’adorable Trinité Devait revêtir le Verbe d’une chair mortelle.

Les trois Personnes ont concouru à cette œuvre, En une seule le mystère s’est accompli. Et le Verbe s’est incarné Dans le sein de Marie.

Et celui qui ne venait que du Père Éternel Voulut avoir aussi une Mère Qui néanmoins ne le conçut pas Comme les autres mères d’ici-bas.

C’est de ses entrailles qu’Il reçut sa chair, Aussi le Fils de Dieu S’est-il appelé aussi le Fils de l’homme.


Saint Jean de la Croix, poésie XVIII

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