St Thomas d’Aquin parle aux femmes violées

Face à la douleur profonde causée par la violence et la souffrance, saint Thomas d’Aquin rappelle avec force que la pureté de l’âme demeure intacte lorsque le corps subit sans consentement, et que Dieu, dans sa miséricorde, protège la victime du péché, invitant ainsi à rejeter toute pensée de suicide comme un mal plus grand. Cette réflexion spirituelle éclaire avec compassion la dignité inviolable de chaque personne, à l’image de Marie, modèle de pureté et de force intérieure.


Dans un site internet dédié à la Vierge Marie, nous entendons souvent le mot de virginité. Or, malheureusement, il arrive que des femmes, et parfois des vierges, soient agressées et violées. C’est une souffrance profonde, mêlée de honte. La crainte d’un viol (ou à la souffrance successive à un viol) inspire parfois à la victime des pensées suicidaires. Saint Thomas d’Aquin apporte un double éclairage :

  1. Le corps n’est souillé que si l’âme y consent, et Dieu peut préserver la victime du péché, quelque soit les tentations qui l’assaillent.

  2. Dans cette situation, il ne faut pas se suicider (ni y songer), ce serait de toute façon un mal pire.

Voici le texte complet de saint Thomas d’Aquin :

« Il n’est pas non plus permis à une femme de se tuer pour éviter d’être souillée. Parce qu’elle ne peut pas commettre sur elle-même le pire crime, le suicide, pour empêcher autrui de commettre un crime moindre. En effet, il n’y a pas de crime chez une femme à qui l’on fait violence, si elle refuse son consentement ; comme disait Lucie : "Le corps n’est souillé que si l’âme y consent." Or il est évident que le péché de fornication ou d’adultère est moindre que l’homicide et surtout que le suicide ; ce dernier crime est le pire, puisque d’une part, on se nuit à soi-même, alors qu’on se doit le plus grand amour ; et que, d’autre part, il est le plus dangereux, puisqu’on n’a plus le temps de l’expier par la pénitence. Enfin, il est encore interdit de se tuer dans la crainte de consentir au péché. Car « on ne doit pas faire le mal pour qu’il arrive du bien » ou pour éviter d’autres maux, surtout moindres et moins certains. Or, il n’est pas sûr que l’on consentira plus tard au péché. Car Dieu est assez puissant pour préserver l’homme du péché, quelles que soient les tentations qui l’assaillent. »

Saint Thomas d’Aquin ,

Somme Théologique, II-II Qu.64 a.5, resp. 3

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