Nulle joie ne manque en toi

Dans cette méditation inspirée par Hildegarde de Bingen, Marie est célébrée comme l’arbre de vie, source de sainteté et de renouveau spirituel, dont la pureté et les vertus répandent un parfum céleste qui restaure la création blessée par le péché. À travers cette symphonie des harmonies célestes, la Vierge apparaît comme la joie parfaite et la lumière qui ouvre l’aurore du salut.


Dans La symphonie des harmonies célestes, Hildegarde fait référence aux chants célestes qu’elle entend quand elle est en extase.

Le texte ci-dessous est extrait du « De Sancta Maria » et fait suite à des visions concernant l’aurore du salut qui découvre ce que le serpent étouffait dans la femme ; les vertus de Marie qui sont comme un parfum des plus suaves ; la chasteté de Marie, matière de sainteté... Ici, la symphonie compare Marie à un arbre, l’arbre de vie.

Salut, tige verdoyante poussée au grand vent de l’appel des saints.

Lorsque vint le temps de ta floraison ce fut salutation en tes rameaux, la chaleur du soleil se déversait en toi comme un baume de senteurs.

Car tu faisais fleurir une fleur de beauté qui redonnait leur parfum à tous les arômes évanouis !

Et ils furent tous d’éclat et de fraîcheur !

Le ciel répandit sur l’herbe sa rosée, la terre entière se réjouit, car ses entrailles produisaient le blé, et les oiseaux du ciel en elle avaient leur nids.

Puis elle se fit nourriture pour les hommes et grande joie pour les convives.

Ainsi, Vierge de douceur, nulle joie ne manque en toi.

Tout cela, Eve l’a méprisé mais à présent louange au Très-Haut !


Hildegarde de Bingen, La symphonie des harmonies célestes, 1175, traduit du latin par R. Lenoir et C. Carraud. Ed J. Million, Grenoble 2003, p. 89-90

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