Arras (62) : Notre-Dame des Ardents
L’église Notre-Dame des Ardents, bâtie en 1876 à Arras, doit son nom au culte de Notre-Dame des Ardents, datant du XIIe s.
Le mal des Ardents
Le mal des Ardents, ou « feu sacré », était autrefois une maladie mortelle, très répandue, due à la moisissure des céréales. Une importante confrérie des Ardents s’était constituée, pour venir en aide à ceux qui étaient atteints de ce mal. La comtesse Mahaut avait fait élever, en 1215, une chapelle dédiée à Notre-Dame des Ardents, qui fut détruite en 1791.
Le lieu d’une apparition mariale
C’est le 28 mai 1105, jour de la Pentecôte, que la Vierge Marie apparut dans la cathédrale d’Arras, à l’évêque Lambert de Guînes et à deux ménestrels ennemis, Itier et Norman, auxquels elle confia pour la guérison des malades un gros cierge allumé, appelé Sainte Chandelle. Les 144 malades présents furent guéris[1]. Dans la cathédrale, la chapelle de l’Aurore fut aménagée à l’endroit de l’apparition de la Vierge. Dans l’église Saint-Nicolas-en-Cité qui lui a succédé, au niveau de l’ancienne chapelle, est installée une statue de Notre-Dame des Ardents.
Le cierge, conservé dans un reliquaire, fit l’objet d’une dévotion ininterrompue et, bien qu’allumé lors des épidémies, ne se consume pas.
L’église actuelle, de style romano-byzantin, a été bâtie en 1876. On peut voir sur sa façade, le cierge miraculeux sculpté. La statue de Notre-Dame des Ardents, couronnée en 1923, porte le saint cierge.
Paul Verlaine l’évoque dans l’un de ses écrits.
Source :
-Dominique Le Tourneau (Mgr). Guide des sanctuaires mariaux de France. Paris : éd. Artège, 2019.
[1] L’événement miraculeux est rapporté notamment dans la Chronique de Gembloux de 1129.