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Les apparitions et interventions mariales
Azay-sur-Thouet (France)
Nº 427
Vers 1550

Notre Dame de l’Agenouillée (1550)

Dimanche 8 septembre, alors qu’elle se rend à l’église, Louise est retardée car elle prend le temps de venir en aide à une mendiante qu’elle conduit chez elle et qu’elle nourrit. Elle est encore bien loin de l’église lorsqu’elle entend les cloches sonner. Cela signifie que l’hostie vient d’être consacrée et que Jésus-Eucharistie est présent. Elle s’agenouille donc pour prier, lorsqu’elle « voit dans une douce lumière la Vierge » qui lui dit : « Regarde, ma fille, vers l’église ; tu verras d’ici la célébration du saint mystère, comme si tu étais présente. » Levant les yeux, Louise « voit un autel illuminé et le prêtre élevant l’hostie consacrée ».


Les raisons d'y croire

  • Les gestes de Louise envers la mendiante rappellent le verset biblique : « J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger. J’ai eu soif et vous m’avez donné à boire. J’étais un étranger et vous m’avez recueilli » ( Mt 25,35 ).

  • L’apparition de la Vierge et son message soulignent d’une part l’importance de la présence réelle de Jésus dans l’hostie consacrée et explicitent d’autre part le lien entre la charité et l’eucharistie, véritable nourriture spirituelle.

  • Louise décide de faire bâtir un oratoire en mémoire de cette apparition. Puis une chapelle est édifiée, qui sera même plus tard agrandie. Cette construction témoigne de l’importance de cet événement dans la vie de Louise et pour la communauté chrétienne locale.

  • Depuis la seconde moitié du XVIe siècle, les fidèles vénèrent dans la chapelle la Vierge sous le titre de « Notre Dame de l’Agenouillée ». Les guérisons physiques, mentales et spirituelles se sont multipliées. Les nombreux ex-voto qui entourent les piliers du chœur en rendent compte.

  • L’abbé Bonneau, curé d’Azay à partir de 1877, rapporte le détail de plusieurs guérisons inexplicables. On peut citer une femme de Soutiers qui, ne pouvant plus marcher depuis plusieurs mois, put rentrer chez elle à pied, après des prières dans la chapelle ; ou encore une jeune fille souffrant du dos et ne pouvant pas se tenir droite qui fut guérie à Secondigny après avoir fait des neuvaines à Notre Dame de l’Agenouillée.

  • La grande sécheresse de l’été 1903 compromet les récoltes. Rassemblant plusieurs paroisses alentour, un pèlerinage local à Notre-Dame-de-l’Agenouillée est organisé, à l’issue duquel la pluie tombe enfin.

  • Le 8 septembre 1911, une femme prie dans la chapelle pour son mari, qui doit subir le lendemain une grave opération de la jambe ; rentrée chez elle, son mari est guéri et n’a plus besoin d’opération.

  • En 1931, Madeleine Rossard tombe dans une sorte de profonde dépression à la suite des décès rapprochés de ses parents et de son frère. Son état s’apparente à une léthargie : elle perd toute notion du temps, des choses et des personnes qui l’entourent. Le 24 septembre, sa tante l’amène aux pieds de Notre-Dame-de-l’Agenouillée, où elle est guérie instantanément : « J’ai éprouvé tout à coup un grand bien-être, une joie inexprimable ; je suis guérie ! je suis guérie, mon Dieu que je suis heureuse », dira-t-elle.


En savoir plus

Le dimanche 8 septembre 1551, Louise Darrot (née Estivalle), pieuse femme d’Azay-sur-Thouet (Deux-Sèvres, près de Parthenay) rencontre une pauvresse qui tend la main et mendie : « Du pain, s’il vous plaît. » Au lieu de poursuivre sa route vers l’église, en cette fête de la Nativité de la Vierge, madame Darrot, émue de compassion, emmène chez elle la mendiante et la sert, à l’image du Christ, en lui apportant pain et boisson.

Elle repart en hâte vers l’église, et entend, à mi-chemin, les cloches qui annoncent la consécration ; s’agenouillant pour demander pardon à la Vierge de son retard, elle aperçoit alors une douce lumière dans laquelle la Vierge, tenant Jésus mort dans ses bras, lui dit : « Regarde, tu verras d’ici la célébration du saint mystère, comme si tu étais présente, avec le prêtre élevant l’hostie devant l’assemblée priante des fidèles. »

En mémoire de cette apparition, Louise Darrot fait d’abord construire un oratoire, puis, celui-ci étant devenu trop petit, une chapelle qui prend le nom de « Notre-Dame-de-l’Agenouillée ». Celle-ci est achevée en 1876 – après intervention de Mgr Pie –, et les cérémonies peuvent reprendre. Dès 1892, cette chapelle est remplacée par une autre, plus vaste, achevée en 1920. Elle appartient au diocèse de Poitiers et comprend quatre vitraux relatant l’apparition, dont celui de la Vierge indiquant la direction de l’église.

Un pèlerinage annuel a lieu autour du 8 septembre, avec une neuvaine de prières. Plus de trois cents personnes assistent à la messe du 15 août, avec parfois la présence de l’archevêque de Poitiers. La chapelle est ouverte tous les jours de l’année. Une messe est proposée une fois par mois, ainsi qu’à chaque fête mariale.

Pierre de Riedmatten, ancien président de l’association « Montre-Nous Ton Visage », fondée en 1981 par Mgr Thomas pour « faire connaitre et contempler » le Linceul de Turin.


Aller plus loin


En complément

  • Patrick Sbalchiero, article « Azay-sur-Thouet », dans : René Laurentin et Patrick Sbalchiero, Dictionnaire des « apparitions » de la Vierge Marie, Paris, Fayard, 2007.

  • L’article de l’Encyclopédie mariale relatif à cette apparition : «  Azay, Notre-Dame-de-l’Agenouillée  ».

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