Lipa et Marie médiatrice de toutes grâces

À Lipa, la Vierge Marie s’est manifestée comme médiatrice de toutes les grâces, rappelant par sa présence spirituelle que sa médiation, bien que subordonnée à celle du Christ unique Médiateur, participe pleinement à l’œuvre salvifique divine. L’enseignement de l’Église, notamment dans la constitution dogmatique Lumen gentium, éclaire cette vérité profonde où Marie, unie au Christ par une grâce exceptionnelle, soutient et enrichit la foi des croyants sans jamais en diminuer la centralité du Christ.


A Lipa, la Vierge Marie s'est manifestée par une pluie de pétales de roses, et elle a signifié sa médiation. Le message du 26 septembre 1948 contenait ses paroles : « Je suis Marie médiatrice de toutes les grâces. » L’Église enseigne la médiation de Marie d’une manière précise, et notamment dans un texte de la plus haute autorité, à savoir la constitution dogmatique sur l’Église, Lumen gentium.

Vatican II, Lumen gentium §60

« Unique est notre Médiateur selon les paroles de l’Apôtre : "Car, il n’y a qu’un Dieu, il n’y a aussi qu’un Médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus, homme lui-même, qui s’est donné en rançon pour tous" (1Tm 2,5-6).

Mais le rôle maternel de Marie à l’égard des hommes n’offusque et ne diminue en rien cette unique médiation du Christ : il en manifeste au contraire la vertu. Car toute influence salutaire de la part de la bienheureuse Vierge sur les hommes a sa source dans une disposition purement gratuite de Dieu : elle ne naît pas d’une nécessité objective, mais découle de la surabondance des mérites du Christ ; elle s’appuie sur sa médiation, dont elle dépend en tout et d’où elle tire toute sa vertu ; l’union immédiate des croyants avec le Christ ne s’en trouve en aucune manière empêchée, mais au contraire aidée. »

(Lumen Gentium 60)

Avant de parler de Marie, le concile a voulu rappeler l’unique médiation du Christ en citant saint Paul, 1Tm 2,5-6.

La préoccupation de saint Paul en 1Tm 2,5-6 est que, comme il y a un seul et unique Dieu pour les païens et pour les Hébreux, il n’y a pas un médiateur différent pour les uns et pour les autres, mais un seul, le Christ.

L’expression de saint Paul n’exclut pas la possibilité d’autres médiateurs à condition de les situer dans le Christ et subordonnés à Lui, et non pas à côté, en vertu d’autres œuvres qui seraient indépendantes de Lui.

Le rôle, la médiation de Marie pour les hommes reçoit ces explications :

  • La médiation de Marie « a sa source dans une disposition purement gratuite de Dieu : elle ne naît pas d’une nécessité objective » : on n’enferme pas Dieu dans une logique et des axiomes.

  • Elle « découle de la surabondance des mérites du Christ », en l’occurrence, Marie est « Rachetée de façon éminente en considération des mérites de son Fils » (Lumen Gentium 53), elle est immaculée, et cela lui donne certainement d’être médiatrice à un titre particulier.

  • Elle « s’appuie sur sa médiation (du Christ) » : Marie peut d’autant plus jouer son rôle qu’elle est sauvée par les mérites du Christ.

  • « dont elle dépend en tout » : les paroles de Jésus « Sans moi vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,15) valent aussi pour Marie.

  • « et d’où elle tire toute sa vertu » : la parabole de la vigne et des sarments vaut aussi pour Marie, c’est seulement parce que Marie est intimement unie au Christ qu’elle peut porter beaucoup de fruits.

  • « L’union immédiate des croyants avec le Christ ne s’en trouve en aucune manière empêchée, mais au contraire aidée. » Cette phrase est surtout présente pour lever les objections des frères protestants.



F.Breynaert, [Lien perdu]

Précédent
Tous
Suivant