Le visage du Christ, barbu ou imberbe ?

Jusqu’au XIe siècle, l’image du Christ en majesté oscille entre deux représentations, imberbe en Occident et barbu en Orient, reflet des traditions culturelles et spirituelles distinctes. Cette évolution iconographique, marquée par l’adoption universelle du Christ barbu aux cheveux longs, témoigne d’une quête profonde pour incarner la sagesse divine à travers un portrait inspiré des reliques sacrées et des modèles « non faits de mains d’homme ».


Jusqu’en l’an 1000, pour le Christ en majesté (Sagesse créatrice, ou Christ de l’Apocalypse) on trouve les deux types de représentations : Christ imberbe ou barbu.

En Occident, il est plus souvent représenté sans barbe (influence romaine).

En Orient, le Christ est plus souvent représenté barbu (tradition juive), et, à partir du VIe siècle, s’affirme une volonté de se référer au portrait type d’un homme barbu, aux cheveux longs et foncés, aux traits émaciés. Il devient le modèle des images « non faites de mains d’homme ».

À partir du XIe siècle, brusquement et partout, s’impose la représentation du Christ barbu aux cheveux longs (souvent de teinte claire en Europe du Nord).

Autour de l’an 1000, une meilleure connaissance de l’image d’Edesse ou du Saint Suaire ont-ils été la cause de cette évolution ?


Cf. Y. Christe, "Cristo", Iconografia e arte cristiana, diretto da Liana Castelfranchi, Maria Antonietta Crippa. Edizioni San Paolo, Milano 2004, p.540-546

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