Arcabas, Visitation

Le peintre et sculpteur français Arcabas a peint deux versions de l’épisode de la Visitation, tel qu’il est rapporté dans l’évangile de saint Luc.


Arcabas (1926-2018)

Le peintre et sculpteur français Jean-Marie Pirot, plus connu sous le nom d’Arcabas, est une des grandes figures de l’art sacré contemporain. Si son œuvre s’est déployée dans différents genres iconographiques : natures mortes, paysages, animaux, nus, portraits et autoportraits, il a également peint beaucoup d’œuvres sacrées, dans lesquelles il mêle figuration et abstraction, selon son esthétique propre. Il a réalisé des vitraux, notamment 24 vitraux sur la Création pour la basilique de Grenoble, mais son œuvre monumentale principale est l’ensemble d’art sacré contemporain de l’église de Saint-Hugues de Chartreuse, commencé en 1953 et terminé en 1986, qui a fait l’objet d’une donation au département de l’Isère dans le cadre du patrimoine[1].

Il a peint deux versions de la Visitation, très différentes.

La Visitation d’Arcabas : deux versions

La Visitation est la rencontre de la Vierge Marie et d’Élisabeth, rapportée dans l’évangile de st Luc[2]

La première Visitation insiste sur la rencontre d’Élisabeth et de la Vierge Marie, et les deux enfants présents dans le sein des deux femmes enceintes sont symbolisés par deux croix, symboles du futur martyre de Jean-Baptiste et du Christ.

La seconde Visitation peinte par Arcabas[3] se centre sur les visages des deux femmes, qui s’embrassent. Là où la tradition romane ou l’iconographie exprimait avec retenue le sentiment maternel et le ressenti partagé des deux femmes enceintes, Arcabas insiste sur ce ressenti : baiser des yeux, des bras, des mains, des lèvres. Les deux mères sont immobiles dans le saisissement extatique produit par la vie biologique qui traverse les corps et s’épanouit dans l’indicible mystère des vies naissantes.


[1] Voir le site officiel d’Arcabas, en ligne

[2] Pour lire le récit de la Visitation dans l’évangile de st Luc , dans l’Encyclopédie mariale

[3] On peut voir cette seconde version sur la galerie d’art


Par F. Breynaert et l’équipe de MDN.
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