Icône des noces de Cana (miniature du XIII° s.)

L’épisode des noces de Cana révèle la tendre intercession de Marie, qui, par sa foi et son rôle de médiatrice, invite à la confiance en la puissance salvifique de Jésus, manifestée ici par le premier signe miraculeux annonçant la joie et la plénitude du Royaume. Cette scène riche en symboles spirituels nous plonge dans la miséricorde divine et l’intimité de l’Esprit, invitant chacun à accueillir la grâce qui transforme et renouvelle.

Il y eut des noces à Cana et la mère de Jésus était là. Jésus aussi vint avec ses disciples... (cf. Jn 2). L’icône représente deux moments particuliers du récit évangélique :

Le moment où la mère de Jésus lui dit qu’ils n’ont plus de vin.
Le moment où Jésus demande aux serviteurs de remplir d’eau les jarres. Les serviteurs, qui ont été encouragés par Marie à faire tout ce que Jésus dira, lui obéissent. La suite de l’histoire, vous connaissez... Jésus changea l’eau en vin et ses disciples crurent en lui.

La draperie, ou voile rouge qui recouvre l’architecture, signifie la miséricorde divine qui s’étend comme une protection céleste sur toute la scène. Le voile sur les constructions signifie :

La miséricorde de Dieu.
L’Esprit Saint.
L’intimité.

Divers points méritent un approfondissement :

Les mariés sont couronnés, selon la coutume orientale, sur le symbole nuptial de la couronne.
Dans le judaïsme, Élie est mystérieusement à chaque noce. La présence et le miracle de Jésus aux noces font percevoir Jésus comme cet Élie qui doit venir aux temps messianiques.
La Mère de Jésus joue un rôle très particulier, elle parle des hommes à Dieu et elle parle de Dieu aux hommes : on parle souvent d’une double médiation, envers Jésus et envers les hommes.
Les serviteurs, dans leur geste de puiser l’eau, représentent tous ceux qui cherchent Dieu. Les serviteurs remplissent d’eau les 6 jarres, il y a là un symbolisme sur la plénitude des temps préparatoires, sur le symbolisme des nombres.
Jésus porte une auréole avec la croix, et il y a un lien très particulier entre l’épisode de Cana et la croix.
Cana, c’est un évangile profondément joyeux. Cana et la joie !

Françoise Breynaert