Les premiers siècles - la littérature et Marie

La foisonnante littérature consacrée à la Vierge Marie débute dès les premiers siècles, avec les poètes, hymnographes et théologiens, mais également avec les écrits que l’on nomme apocryphes, c’est-à-dire non canoniques, et dont certains sont considérés comme hérétiques, c’est-à-dire non conforme à la doctrine chrétienne traditionnelle.


Les premiers siècles

Les Pères apostoliques et les théologiens des premiers siècles ont été particulièrement attentifs au lien profond qui unit l’Ancien et le Nouveau Testament. Ils ont donc repris les images de l’Ancien Testament pour les attribuer à la Vierge Marie. De ce fait, ils ont adopté un langage que l’on ne peut interpréter sans connaître la Bible. Lorsque l’évêque de Sardes en Lydie Méliton (IIès), par exemple, compare Marie à une bonne agnelle, il s’agit d’une réminiscence de l’Évangile de Jean et l’Apocalypse, qui compare Jésus à l’Agneau.

Leur langage est dense, précis, et sa beauté n’est pas celle de la gnose érudite mais celle de croyants prêts au martyre.

Nous nous limitons ici à quelques exemples[1].

Les écrivains exaltent la figure de Marie comme mère du Christ (st Irénée), comme modèle de l’âme qui exalte Dieu (Origène), etc.

Parmi les poètes et hymnographes, l’auteur le plus représentatif est saint Ephrem de Nisibe (306-373), théologien de langue syriaque, qui a réussi à concilier d’une manière unique cette vocation du théologien et celle du poète.

Les récits apocryphes

Les premiers siècles offrent aussi des récits que l’on appelle « apocryphes » pour les distinguer des récits évangéliques. Parmi ces récits apocryphes, certains sont hérétiques (les gnostiques aimaient utiliser cette forme romancée très populaire pour faire passer leurs idées), d’autres sont d’origine judéo-chrétienne et ont été retenus par la tradition populaire et liturgique chrétienne (par exemple le Protévangile et les ‘Transitus’).

[1] Vous trouverez bien d’autres exemples dans le thème : Les grands témoins marials de l’Encyclopédie mariale.


Par Françoise Breynaert et l’équipe de MDN.

Dans ce chapitre :

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