Centro Aletti : Dies Domini, Laetissimum Spatium
La mosaïque de San Pasquale révèle, à travers un riche symbolisme marial et christologique, le mystère du Dies Domini, ce jour du Seigneur qui s’étend du Triduum pascal à la Pentecôte, illustrant la descente de l’amour divin depuis la main du Père jusqu’à la rédemption d’Adam par le Christ. Au cœur de cette œuvre, la Vierge Marie, présente dès l’Annonciation, incarne le commencement de l’histoire du salut, invitant à contempler la lumière de la vie nouvelle offerte par l’Eucharistie et la victoire du Christ Pantocrator sur la mort.
La mosaïque de San Pasquale puise à la grande Tradition, où le Dies Domini, le jour du Seigneur, est constitué par le mystère qui s’étend entre le Triduum pascal et la Pentecôte.
L’abside dessine un flux qui part de la main du Père jusqu’au Christ qui se donne à la Cène pascale et sauve Adam. L’arc triomphal représente, en haut, le Christ pantocrator, puis, en descendant, les saints, et, à la base, l’Annonciation avec l’ange à gauche et la Vierge Marie à droite.
L’abside est le Laetissimum Spatium, l’espace très heureux, dédié à la communication de Dieu, à l’exubérance de l’amour de Dieu, vie de Vie, lumière de Lumière, don de l’Esprit Saint, Seigneur qui donne la vie. Cette descente se déverse sur le Dies Paschalis, le jour de Pâques.
C’est un flux qui part de la main du Père et se termine aux enfers, dans l’empire de la mort, où le Fils est descendu pour reprendre l’homme mort.
Dans l’abside, en haut, nous voyons la main de Dieu le Père : Dieu, personne l’a jamais vu, si ce n’est son Fils ; nous le connaissons par sa main, c’est-à-dire par son œuvre, la création et la rédemption. Toute l’histoire de l’abside est contenue entre la main du Père qui est ouverte totalement et la main d’Adam qui s’ouvre au salut.
Le Dies Paschalis commence avec le dernier Souper : la grande table occupe la partie centrale de l’abside ; Judas tient le sac de monnaie derrière les épaules et il semble un homme avec les mains liées, ayant perdu la liberté, il a perdu le visage, caché par les cheveux.
L’Esprit Saint "descend" sur la table. À travers le pain et le vin, l’Eucharistie nous fait revivre réellement le mystère pascal. Le pain est le corps du Christ remis dans les mains des hommes, pour être touché par cette insensée bonté de Dieu qui va jusqu’à se confier à nous.
Le Christ prend Adam et Ève par le poignet, par le pouls où se mesure la vie, et il leur rend la vie. C’est le point le plus bas de la descente de Dieu, le Christ est dans une position dont on ne sait pas s’il descend encore ou s’il commence déjà à remonter. Dieu s’est fait homme afin que l’homme entre dans la vie divine. Le Christ a dû mourir pour entrer dans la mort où gisait l’homme. Le Christ le ressuscite et l’homme retourne au Père.
Sur l’arc triomphal s’ouvre encore un autre mystère : le Dies Domini, le jour du Seigneur, qui triomphe dans l’eschaton, dans la gloire éternelle du Fils de Dieu, le Christ Pantocrator, celui qui tient tout en main parce qu’il bénit tout, et tout vit par sa bénédiction. D’une part il est juge, plus dur et sévère ; d’autre part il y a l’aspect de la miséricorde de la bonté. À la base de l’arc, le début de l’histoire du salut est représenté : l’Annonciation de l’archange Gabriel à la Vierge Marie.
Extraits de : Centro Aletti, https://www.centroaletti.com/ita/opere/italia/31.htm , 27 mars 2010, synthèse F. Breynaert.
Le « Centro Aletti » de l’Institut Pontifical Oriental a pour but de valoriser la rencontre entre l’Orient et l’Occident chrétiens, il travaille notamment avec le père Marko Ivan Rupnik le père Tomáš Špidlík. Cf. https://www.centroaletti.com/