C. Crivelli, La Madone Lochis Bergame
Dans La Madone Lochis de Carlo Crivelli, la Vierge Marie est magnifiquement représentée au cœur d’une symbolique profonde où chaque détail révèle sa place unique dans le mystère trinitaire et la rédemption. Cette œuvre invite à contempler la douceur maternelle de Marie et la lumière divine qui unit le Père, le Fils et le Saint-Esprit, tout en évoquant la victoire de la grâce sur le péché.
Carlo Crivelli est un peintre italien de la Renaissance (né vers 1435 à Venise et mort vers 1495 à Ascoli Piceno).
L'œuvre que nous présentons est remplie de symboles.
Au centre :
La Vierge Marie porte l'enfant avec douceur. L'un est l'autre sont dans une lumière très pure et semblent plongés dans une vision remplie de paix. L'enfant Jésus tient une pêche, et il y a deux autres pêches, à droite et à gauche, cela fait trois pêches. Ce nombre trois peut évoquer la Trinité dont l'enfant Jésus est justement d'un des trois personnes. La pêche en elle-même évoque la Trinité parce qu'elle est formée de trois éléments : l'amande, le noyau et la pulpe. La vision remplie de paix serait donc la vision de l'union trinitaire, de la vie intra-divine. Le visage de Marie est au milieu du triangle formé par les pêches car Marie est « Mère du Fils de Dieu, et, par conséquent, la fille de prédilection du Père et le sanctuaire du Saint-Esprit » (Vatican II, Lumen Gentium 53).
A gauche et à droite :
A gauche, un arbre vert et fleuri symbolise la Rédemption. A droite un arbre mort symbolise les conséquences du péché.
En bas :
Il y a un œillet, dont le nom « dianthus » veut dire « fleur de Dieu ». Il y a une cerise, dont la couleur rappelle le sang de la passion. Il y a un concombre qui rappelle que Marie est la fille de Sion qui reste indemne du péché au milieu d'un champ de concombre (Is 1, 8), c'est-à-dire au milieu d'une génération pervertie.
Source :
L. Impelluso, La nature et ses symboles, Editions Hazan, Paris 2004
Synthèse : F. Breynaert