Marie, mère des commencements
Au cœur de l’Évangile selon Jean, Marie se révèle comme la Mère des commencements essentiels : celle du Verbe incarné, de la foi naissante et de la communauté des fils de Dieu, guidant les croyants à toujours écouter et suivre Jésus. Sa présence discrète mais fondamentale invite à redécouvrir la dimension vivante et maternelle du christianisme, loin des abstractions, pour accueillir pleinement le mystère de l’Incarnation et de la vie nouvelle en Christ.
Dans le prologue l’en-tête est symptomatique :
« Au commencement était le Verbe » (Jn 1, 1)
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Ce premier « commencement » éternel du monde et du temps est orienté vers l’Incarnation affirmée en Jn 1,14 où l’évangéliste fait mention du "Verbe" pour la dernière fois.
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Après le prologue narratif (Jn 1,19-52) on passe tout de suite au « commencement des signes » (Jn 2, 11), c’est le début du récit véritable, selon la finale de l’Évangile (Jn 20,30-31).
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Mais le début doit avoir un accomplissement, qui ouvre sur un nouveau « commencement », celui de la communauté chrétienne avec l’élévation de Jésus sur la croix et son élévation dans la gloire.
En ces trois commencements est présente de manière discrète et cachée la mère de Jésus.
Comme « Mère de Jésus », « sa Mère », « la mère », « mère » du disciple très cher, Marie est la mère des « commencements » :
- celui du Verbe incarné, (Jn 1,14) - celui de la foi (Jn 2,1-12), - celui de la famille des fils de Dieu (Jn 19,25-27).
Comme mère, Marie dit encore et toujours à ceux qui sont au service de Jésus : « Faites tout ce qu’il vous dira ! » (Jn 2,5). « Aujourd’hui les chrétiens ont trop transformé le christianisme en idéologie et abstraction. Les abstractions n’ont pas besoin d’une mère » affirmait un des plus grands théologiens du XXe siècle, Karl Rahner. Et il avait raison.
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Francesco Lambiasi
évêque d’Anagni-Alatri, vicariat de Rome. Extrait de : "Sulle trace del Nuovo Testamento, il popolo di Dio incontra Maria, la Madre." dans : Riparazione Mariana 2001, n° 3, pp. 4-8.