Le Calvaire et les noces de Cana
Dans l’Évangile de Jean, les scènes de Cana et du Calvaire révèlent la profondeur spirituelle de Marie, désignée non seulement comme « mère de Jésus » mais aussi comme « Femme », symbole d’Israël et de l’Église. Ces moments clés soulignent l’accomplissement messianique de Jésus, où la maternité universelle de Marie s’étend à toute l’humanité, invitant à contempler son rôle unique dans le mystère du salut.
Il y a une corrélation entre la scène Jn 19,25-27 au calvaire et celle de Cana :
La Vierge n’est pas désignée par le nom de Marie mais par le titre « mère de Jésus » (Jn 2,1 ; 19,25) et par le titre « Femme » (2,4 ; 19,26) qui évoque Israël devenant l’Église, épouse des noces de Dieu.
À Cana « l’heure » de Jésus n’est pas encore arrivée (2,4) ; mais maintenant « l’heure est venue » (Jn 13,1), l’heure de la croix et de la résurrection.
Le repas de Cana a lieu le 3° jour qui correspond au 6° jour du début du ministère de Jésus lorsque l’on observe la "semaine inaugurale" décrite en Jn 1-2.
La scène au calvaire se situe un peu avant le Shabbat, c’est le 6° jour des huit jours pendant lesquels Jean situe la Passion, la mort et la résurrection de Jésus (Jn 12,1 ; 18,28 ; 19,31 ; 20,1-19).
La scène de Cana a une valeur messianique, universelle, le vin donné en surabondance est le vin des temps messianiques pour tous les peuples.
La scène de Jn 19,25-27 a donc aussi une valeur universelle : la maternité de Marie est pour tous les hommes.
A. Serra
(Faculté théologique pontificale du Marianum, Rome)