L'heure de Jésus selon Joseph Ratzinger / Benoît XVI (2007)

Dans le récit de Cana, Marie intervient avec confiance auprès de Jésus, qui révèle que son « heure » n’est pas encore venue, signifiant ainsi son entière obéissance au dessein du Père et l’annonce mystérieuse de sa glorification à venir. Ce premier signe, anticipant sa Passion et sa Résurrection, trouve son prolongement dans l’Eucharistie, où le Christ continue de se donner à nous en avance sur le temps, préparant la rencontre ultime avec son Royaume.


Or, on manqua de vin ; la mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont pas de vin. » Jésus lui répond : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. »

(Jn 2, 3-4)

Mon « heure » n’est pas encore venue

Cette parole de Jésus signifie dans un premier temps qu’il n’agit pas et ne décide pas selon sa propre volonté, mais toujours en harmonie avec la volonté du Père, toujours à partir du dessein du Père.

L’« heure » indique plus précisément sa « glorification », qui réunit en un tout la Croix et la Résurrection, ainsi que sa présence universelle par la parole et le Sacrement. [...]

A Cana, Jésus anticipe l’heure

Cette heure n’est pas encore venue, et il fallait que ce soit tout d’abord précisé.

Et pourtant, Jésus a le pouvoir d’anticiper cette « heure » par un signe mystérieux.

Le miracle de Cana se caractérise ainsi comme une anticipation de l’heure ; il est donc intrinsèquement lié à celle-ci.

Aujourd’hui, l’Eucharistie anticipe aussi l’heure

La même chose se produit toujours à nouveau dans l’Eucharistie.

Exauçant la prière de l’Église, le Seigneur anticipe en elle son retour ; il vient déjà maintenant ; il fête déjà ses noces avec nous en nous tirant en quelque sorte hors de notre temps, en avant, vers cette « heure ».


Extraits de :

Joseph Ratzinger - Benoît XVI, Jésus de Nazareth, Flammarion, 2007, p. 278

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