La réponse de Jésus selon Alcuin (735-804)
Dans l’épisode des noces de Cana, Alcuin souligne avec profondeur que Marie, en tant que vraie Mère de Dieu, a donné au Fils éternel du Père sa nature humaine sans pour autant participer à son origine divine, révélant ainsi la singularité de sa maternité. Cette réflexion trouve son accomplissement au Calvaire, où le Christ confie Marie au disciple, manifestant l’intimité spirituelle qui unit la Mère et le Fils dans le mystère du salut.
En commentant l'épisode des noces de Cana, Alcuin (740-804) précise que Marie est vraie Mère de Dieu parce qu'elle a donné une nature humaine au Fils éternel du Père ; mais que d'autre part, elle n'a rien à voir avec l'origine divine et éternelle de ce Fils.
En faisant allusion à la scène du Calvaire (Jn 19, 25-27), l'auteur complète sa pensée.
« Il ne jette pas le discrédit sur sa Mère, lui qui nous ordonne d'honorer le père et la mère ; et il ne nie pas qu'elle est sa Mère, dès lors qu’il ne se refusa pas de prendre chair de sa chair...
Mais quand, sur le point d'opérer un miracle, il dit : "Qu'il y a entre moi et toi, femme ?" (Jn 2,4) le Christ entend signifier qu'il n'a pas pris de celle qui est sa mère dans l'ordre temporel le principe de sa divinité par lequel il allait opérer le miracle, mais qu'il l'a reçu depuis l'éternité de son Père.
Mais l'heure viendra où il montrera ce qu'il a en commun avec la Mère lorsque, mourant sur la croix, il remettra la Vierge au disciplevierge.»
Alcuin , In Joannem, I, 2, 3-4, PL 100, 766-767