La mort de Jésus est l'accomplissement de sa mission

La Passion de Jésus révèle un amour infini, transformant la mort en offrande rédemptrice où, dans un silence chargé de dignité, il pardonne à ses bourreaux et s’identifie pleinement à l’humanité. Par sa descente aux enfers et sa résurrection, il accomplit l’œuvre du Père, ouvrant à tous le chemin du pardon et de la vie nouvelle, un mystère que Marie, témoin fidèle, nous invite à contempler avec foi.


La mort de Jésus a dû être un choc terrible. Pourtant, la façon dont Jésus est mort interrogeait. Surtout sa dignité dans la Passion ! Son silence ! Sa prière « Père pardonne-leur » !

L’abandon de Dieu ?

Pourquoi ce qui pouvait paraître comme l’abandon de Dieu ne serait-pas, en fait, son retrait volontaire devant le refus qu’on opposait à son Envoyé (Dieu se retire toujours devant le refus des hommes) ?

La passion de Jésus change la mort en un brasier d’amour.

Mais en même temps, Dieu se serait fait tout accueil à l’offrande d’amour de celui qui prenait sur ses épaules la croix et la descente aux enfers dans laquelle ses détracteurs le plongeaient. Cette obéissance à un destin de mort qui ne le concernait pas l’identifiait, jusqu’à l’extrême de la mort, au destin des hommes.

Dans cette solidarité extrême, l’offrande de Jésus aurait joint au pardon du ciel qu’il avait prêché, son propre pardon pour ses bourreaux, offert à la miséricorde du Père.

De sorte que les enfers*, où il descendait dans une solidarité totale avec l’humanité, en auraient été retournés, comme la mort elle-même, en un brasier d’amour.

Jésus est plus qu’un martyr !

Quand il aurait achevé l’œuvre du Père pour laquelle il était venu ; quand il aurait pardonné la séquelle du péché qui le tuait ; quand il aurait vaincu la mort, conséquence du péché qui le tuait ; en se faisant l’autel et la victime de l’offrande parfaite à son Père ; quand il aurait été chercher Adam pour le tirer des enfers ; alors il pourrait dire « le Père m’a glorifié ».

C’est cette résurrection achevée, et pas seulement la vénération d’un martyr - qui faisait le cœur de la catéchèse des apôtres.

S’ils prêchaient, guérissaient, pardonnaient, chassaient les démons, ils le faisaient maintenant dans la plénitude que donnait la Croix et avec la certitude que toute séquelle du péché, qu’elle soit juive ou païenne, y pouvait trouver son pardon.

Les enfers, séjour des morts. Et non pas l’enfer.


Jacques Bernard.


Extraits de : J. Bernard, Les Seuils de la foi, Fondements bibliques,

(imprimatur à usage catéchétique), Parole et Silence, Paris 2009, p.410 et 416

Sous titres de MariedeNazareth.

Dans ce chapitre :

La Passion de Jésus dans la liturgie maronite

En ce temps sacré du Jeudi et Vendredi saints, la prière nous invite à contempler le mystère profond du Christ, Fils de Marie, qui s’offre en nourritur...

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