Marie, un exemple parmi d’autres (K. Barth, protestant +1968)

Karl Barth invite à contempler Marie non pas comme une figure surélevée, mais comme un modèle vivant de foi et de service, pleinement libre et coopérante dans son engagement envers Dieu. Sa mariologie souligne ainsi la place de Marie parmi les témoins unis au Christ, illustrant une spiritualité centrée sur l’obéissance et la communion avec le Seigneur.


Karl Barth (Bâle, 10 mai 1886 - Bâle, 10 décembre 1968) est un théologien de l’Église réformée suisse. Avec ce théologien, les divergences avec les catholiques demeurent, mais le terrain a été libéré de certaines difficultés traditionnelles.

« Le texte de Lc (1, 26s) - choisi arbitrairement comme base pour toute la mariologie - ne demande et ne permet rien d’autre que voir en Marie le modèle et le paradigme de tout chrétien appelé et destiné à croire et donc à obéir et à servir : l’exemple d’une christianité qui ne sert clairement que son Seigneur et qui, par conséquent, loin de vouloir régner directement ou indirectement à côté de lui, coopère avec lui uniquement sous la forme du service. »[1]

Dans l’optique de Karl Barth, il est possible de parler d’une coopération de Marie : la raison, le corps et le sentiment sont aidés pour être ce qu’ils sont, pour se mettre à la disposition de Dieu[2]. Ils ne sont pas passifs mais bien actifs et libres[3].

Attention, pour K. Barth, il n’est pas possible de mettre Marie au-dessus des autres témoins bibliques. Marie fait partie d’un ensemble de témoins, qui comme Israël, sont « admis » et « accueillis » par Dieu afin d’être unis à Son Fils[4].


[1] K. Barth, Dogmatique, volume 26, Genève, Labor et Fides, p. 258 [2] K. Barth, Dogmatique, volume 26, Genève, Labor et Fides, p. 29 [3] K. Barth, Dogmatique, volume 20, Genève, Labor et Fides, p. 323 ; vol. 21, p. 28 ; vol. 26, p. 20-35 [4] K. Barth, Dogmatique, volume 20, Genève, Labor et Fides, p. 46

Synthèse par Françoise Breynaert de : Renzo Bertalot, Dialogue avec la christologie protestante, dans Aa Vv, Marie, l’Église et la théologie, dirigé par D. de Boissieu, P. Bordeyne, S. Maggioni, Desclée, Paris 2007, p. 243-259

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