La religion juive d'un point de vue chrétien
L’Église catholique reconnaît dans le judaïsme ses frères aînés, partageant avec eux un héritage spirituel commun fondé sur la Première Alliance et les promesses de Dieu, tout en affirmant la singularité de Jésus-Christ, Messie incarné en Marie de Nazareth, qui révèle la plénitude de cette Alliance nouvelle. Cette relation profonde invite à un dialogue respectueux, fondé sur la fidélité de Dieu et la condamnation de toute forme d’antisémitisme.
Les Juifs, frères aînés des Chrétiens :
"l'Église du Christ découvre son "lien" avec le judaïsme "en scrutant son propre mystère" (cf. Nostra Aetate, § 4, du concile Vatican II). "La religion juive ne nous est pas "extrinsèque", mais, en un certain sens, elle est "intrinsèque" à notre religion. Nous avons donc, à son égard, des rapports que nous n'avons avec aucune autre religion. Vous êtes nos frères préférés et dans un certain sens, on pourrait dire nos frères aînés." (Juifs et Chrétiens, Cerf, [1986], pp. 54-55, allocution de Jean-Paul II ; cf. DC 1986, 433-439)
Un héritage commun :
Dans son discours devant les représentants de la communauté juive de Mayence, le 17 novembre 1980, Jean-Paul II soulignait "l'héritage commun" des croyants judéo-chrétiens : la Première Alliance de Yavhé-Dieu avec son peuple. Cette Première Alliance, que les Catholiques appellent "l'Ancienne Alliance" et qui forme la première partie de la Bible, comporte l'histoire des Patriarches, de Moïse et des Prophètes : ce sont là les prémices de notre foi chrétienne, comme le remarque le concile Vatican II dans "Nostra Aetate", § 4 (1).
Outre cette Première Alliance commune, la Déclaration "Nostra Aetate" de Vatican II souligne que le Christianisme doit au peuple de la Première Alliance (les Juifs), les colonnes mêmes de l'Église catholique : les 12 Apôtres, tous juifs à l'origine et qui, comme les premiers bergers (les Patriarches d'Israël), sont devenus les premiers bergers du Nouvel Israël, celui de la Nouvelle Alliance scellée en Jésus-Christ (1). La Déclaration du concile Vatican II souligne aussi que les dons de Dieu sont sans repentance et que, de ce fait, les dons faits par Dieu au peuple de la Première Alliance, les Juifs, demeurent car Dieu est fidèle.
Les péchés des hommes de toutes races et de tous les temps ont crucifié le Christ :
Quant à savoir qui a tué Jésus-Christ, en réalité l'Église catholique rappelle une fois de plus, dans "Nostra Aetate", que ce sont d'abord les péchés des hommes, de tous les hommes infidèles et pécheurs de tous les temps, qui ont crucifié Jésus Christ. Et même si, dans l'histoire de sa vie humaine, Jésus fut condamné à mort par des autorités juives, Il ne l'a pas été par le peuple juif en général, mais par certains d'entre eux, et Il ne l'a pas été non plus par le peuple juif d'aujourd'hui. Ainsi, une fois de plus l'Église condamne toute mentalité antisémite comme absolument anti-chrétienne.
Principaux désaccords entre Juifs et Chrétiens :
Le désaccord majeur et essentiel entre Juifs et Chrétiens est le désaccord à propos de l'identité de Jésus-Christ : les Chrétiens reconnaissent en Lui le Messie annoncé par les prophètes d'Israël, Verbe de Dieu et Dieu Lui-même incarné en Marie de Nazareth, il y a 2000 ans ; les Juifs ne le reconnaissent pas comme tel et ne reconnaissent pas, de ce fait, la Révélation évangélique du Nouveau Testament, ou "Nouvelle Alliance". Mais, dans l'histoire de la religion juive, il y a d'une part plusieurs "familles d'esprit" et d'autre part il y a eu, au cours des siècles, des évolutions diverses ; l'on peut ainsi se demander si le Judaïsme aujourd'hui est bien le même que celui professé à l'époque de Jésus et Marie ?
Principaux accords entre Judaïsme et Christianisme :
Chrétiens et Juifs ont en commun des réalités fondamentales :
• la foi en un Dieu Unique, celui d'Abraham, Isaac et Jacob, qui sont leurs patriarches communs avec aussi Moïse;
• la foi en une Révélation commune : celle de la Première Alliance entre Dieu et les hommes ;
• la foi en un Messie, Sauveur de l'humanité déchue...
Mais, pour les Juifs, ce Messie n'est pas encore venu, tandis que pour les Chrétiens, Il est venu une première fois, pauvrement, en s'incarnant en la Vierge Marie et en naissant à Bethléem de Judée et Il reviendra une seconde fois, lors de Son Retour, dans toute sa gloire divine.
[1] Lire : La religion juive selon Vatican II
Equipe di MDN
Dans ce chapitre :
Message d'une délégation juive à Jean Paul II (2005)
Ce témoignage vibrant de gratitude souligne l’engagement profond de Jean-Paul II pour la réconciliation entre chrétiens et juifs, incarnant par ses ges...
La religion juive selon Vatican II
L’Église, enracinée dans la foi d’Abraham et nourrie par l’Ancien Testament, reconnaît en Marie la Mère du Christ, fruit de ce peuple élu, le lien viva...
Qui a crucifié le Christ Jésus? (CEC)
L'Église nous invite à reconnaître avec humilité que nos péchés, loin d'être de simples fautes individuelles, participent directement à la souffrance d...
Les voies du dialogue
Dans son discours de 1980, Jean-Paul II souligne que la rencontre avec Jésus-Christ est aussi une rencontre avec le Judaïsme, invitant à un dialogue pr...
...jusqu'à ce que soit entrée la totalité des païens
Dans le mystère de la mission universelle de l’Église, Marie de Nazareth éclaire le chemin de l’évangélisation des païens, un temps prophétisé par Jésu...