La proclamation de la Résurrection selon Joseph Ratzinger / Benoît XVI (2011)

La Résurrection du Christ, fondement de notre foi, s’enracine dans l’accomplissement des Écritures, notamment à travers le mystère du tombeau vide qui atteste la victoire de Jésus sur la mort. Marie, Mère du Ressuscité, éclaire ainsi notre espérance en la vie nouvelle promise par Dieu.


« Je vous ai donc transmis en premier lieu ce que j'avais moi-même reçu, à savoir que le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, qu'il a été mis au tombeau, qu'il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures, qu'il est apparu à Céphas, puis aux Douze. » (1 Co 15, 3-5)

Dans le Credo de saint Paul, il n'est pas affirmé explicitement que le tombeau fût vide, mais cela est clairement présupposé. Les quatre en parlent tous amplement du tombeau vide dans leurs récits sur la Résurrection.

Pour la compréhension théologique du tombeau vide, un passage du discours de saint Pierre à la Pentecôte me semble important : Celui-ci, pour la première fois, y annonce ouvertement la Résurrection de Jésus face à la foule rassemblée. Il ne le fait pas avec des mots à lui, mais en citant le Psaume 16, 9-11 où il est dit :

« Ma chair reposera dans l'espérance que tu n'abandonneras pas mon âme à l'Hadès et ne laisseras pas ton Saint voir la corruption. Tu m'as fait connaître des chemins de vie... » (Ac 2, 26s).

Pierre cite en ce cas le texte du Psaume dans la version de la Bible grecque (qui est différente du texte hébraïque où le priant parle de la certitude que Dieu le protègera et le sauvera de la mort : il ne verra pas la fosse). Et Pierre constate que cette espérance ne s'est pas réalisée en David : « Il est mort et a été enseveli et son tombeau est encore aujourd'hui parmi nous » (Ac 2, 29). Le sépulcre avec le cadavre est la preuve que la résurrection n'a pas eu lieu.

Cependant, la parole du Psaume est véridique : elle vaut pour le David définitif, bien plus, Jésus est ici désigné comme le vrai David justement parce que, en lui, s'est accomplie la parole de la promesse : « Tu ne laisseras pas ton saint voir la corruption ».

Si dans le Credo de Jérusalem, remontant aux origines et rapporté par Paul, il est dit que Jésus est ressuscité selon les Écritures, c'est que l'on considère à coup sûr le Psaume 16 comme un témoignage scripturaire décisif pour l'Église naissante.


Extraits par F. Breynaert de : Joseph Ratzinger, Benoît XVI, Jésus de Nazareth. De l'entrée à Jérusalem à la Résurrection. Parole et Silence, Paris 2011, p. 285-291

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