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Les apparitions et interventions mariales
Akita (région de Tohoku, Japon)
Nº 769
Du 6 juillet 1973 au 15 septembre 1981

Notre Dame d’Akita apparaît au Japon

À partir du 6 juillet 1973, Agnès Sasagawa Katsuko, religieuse japonaise (1931 – 2024) est témoin de phénomènes lumineux dans la chapelle de son couvent, l’Institut séculier des Servantes de l’Eucharistie d’Akita, devant une statue en bois de « Notre Dame de tous les Peuples », sculptée en 1963. La Vierge Marie et des anges se manifestent à la religieuse et elle reçoit trois messages, dont le dernier date du 13 octobre, anniversaire de la dernière apparition de Fatima (Portugal, 1917) et du miracle du soleil. Parallèlement, la statue saigne et pleure de manière inexplicable du 4 janvier 1975 au 15 septembre 1981. Plusieurs centaines de personnes sont témoins de ces phénomènes demeurés sans explication. En 1984, l’évêque de Niigata authentifie publiquement les faits.


Les raisons d'y croire

  • Issue d’une famille bouddhiste japonaise, sœur Agnès découvre la vie de Jésus sur le tard ; lorsqu’elle entre au couvent, elle n’est guère versée dans l’histoire de la mystique.

  • Sur le plan psychologique, sœur Agnès, humble et obéissante, n’a rien d’une personne illuminée ou déséquilibrée.

  • En 1956, l’état de santé d’Agnès se détériore au point qu’elle tombe dans le coma. À la clinique de Myoko, on la croit perdue. Une amie accourue à son chevet lui fait avaler quelques gouttes de l’eau de Lourdes envoyée par des religieuses de Nagasaki. En présence des médecins éberlués, Agnès reprend spontanément connaissance. De surcroît, la paralysie dont elle souffre depuis ses dix-neuf ans a disparu.

  • Le vendredi 29 juin 1973, une plaie mystérieuse, en forme de croix, apparaît sur sa main gauche, provoquant une très forte douleur.

  • Dans la nuit du 27 juillet 1973, tandis que la plaie de la main de sœur Agnès saigne et la fait souffrir, la religieuse se rend à la chapelle, où elle entend une voix lui dire : « Tes souffrances prennent fin aujourd’hui. Grave précieusement le souvenir du sang de Marie et grave-le bien dans ton cœur, ce sang versé a une profonde signification [...] pour la conversion de tous les pécheurs. » Au matin, la plaie de sœur Agnès a disparu.

  • Sœur Agnès a reçu la visite de son ange gardien et elle a entendu la Vierge Marie s’adresser à elle en locution intérieure, bien qu’elle souffre alors d’une surdité totale. La qualité et la pureté évangéliques des trois messages recueillis sont exemplaires. Totalement exempts d’erreurs doctrinales, ils forment une invitation à la prière, à la pénitence, à la réconciliation, au retour aux sacrements. La voix demande à sœur Agnès de prier pour la conversion des pécheurs qui blessent le Sacré Cœur de Jésus, et elle lui explique que l’offrande de ses propres souffrances à Dieu aide à la réparation des fautes les plus graves.

  • D’autres phénomènes extraordinaires ont été observés et décrits précisément, non seulement par sœur Agnès, mais également par les autres religieuses du couvent, par des prêtres et par l’évêque diocésain : par exemple la statue de Notre Dame de tous les Peuples devint lumineuse à plusieurs reprises.

  • À partir du 6 juillet 1973, on dénombre un total de 101 lacrymations de la statue (larme, sang ou sueur). Pendant plusieurs semaines, des centaines de témoins assistent à la répétition du phénomène. Des enquêtes sont lancées pour vérifier si une cause naturelle ou une supercherie n’est pas à l’origine des faits : rien n’a jamais été découvert. En 1975, par exemple, les responsables ecclésiastiques demandent à Kaoru Sagisaka, professeur de biochimie à l’université d’Akita, et à un médecin légiste (non catholique) d’analyser le sang recueilli sur la statue. Tous les deux confirment qu’il s’agit bien de sang humain.

  • Le 25 juillet, informé des faits, Mgr Johannes Shojiro Ito, évêque du diocèse de Niigata, se rend au couvent, où il peut constater le phénomène lui-même.

  • Le 8 décembre 1979, la télévision japonaise filme en direct une lacrymation de la statue dans la chapelle du couvent d’Akita.

  • Les lacrymations prennent fin le 15 septembre 1981, soit le jour de la fête de Notre Dame des Douleurs.

  • Un autre phénomène est également constaté : la physionomie de la statue change et son visage exprime désormais un sentiment « de vive tristesse ». En septembre 1973, l’auteur de la sculpture, Saburo Wakasa, vient sur place pour examiner son œuvre. « Les joues que j’avais taillées s’étaient creusées, le visage s’était affaissé ; sa couleur avait tourné au marron foncé […] ; l’expression était plus pénétrante », a témoigné l’artiste.

  • Il faut souligner que nombre de lacrymations et autres phénomènes liés à la statue ont lieu en l’absence de la religieuse.

  • Le 30 mai 1982, sœur Agnès, qui souffre de surdité depuis plusieurs années, est guérie définitivement sans aucune intervention humaine. Deux médecins ORL l’examinent à deux reprises, les 2 et 14 juin 1982. Leur compte-rendu médical signale ce prodige sans pouvoir avancer la moindre explication scientifique : la religieuse a totalement recouvré l’audition.

  • En 1981, une habitante de Séoul (Corée du Sud), Teresa Chun, mourante, est guérie subitement d’une tumeur du cerveau après que ses proches ont imploré Notre Dame d’Akita. Le 9 décembre suivant, des analyses médicales prouvent la disparition totale de la tumeur. Cette guérison est déclarée d’origine surnaturelle par la commission instaurée par Mgr Stephen Kim Sou-hwan, archevêque de Séoul.

  • Dans une lettre pastorale de 1984, Mgr Johannes Shojiro Ito a reconnu l’authenticité d’une « série d’événements inexplicables relatifs à la statue de la Vierge » et a autorisé la vénération de Notre Dame d’Akitadans son diocèse. Le 20 juin 1988, le cardinal Josef Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a approuvé cette reconnaissance.


En savoir plus

Agnès Sasagawa Katsuko naît dans une famille bouddhiste japonaise le 28 mai 1931. La fillette ne reçoit aucun enseignement catholique : ni catéchisme ni lectures d’aucune sorte. En 1950, elle tombe lourdement malade, soudainement paralysée à la suite d’une erreur médicale survenue lors de son opération de l’appendicite. Les mois suivants, elle est contrainte de subir plusieurs chirurgies qui n’apportent guère d’amélioration. Pendant seize longues années, Agnès va d’hôpital en hôpital pour tenter de recouvrer la santé, ce qu’elle supporte avec patience et résignation.

Devenue une jeune adulte, elle rencontre un jour une infirmière japonaise convertie au christianisme, qui lui raconte la vie de Jésus et de la Sainte Famille. Elle lui enseigne les rudiments de la foi et lui apprend à prier le Notre Père et le Je vous salue Marie. C’est un électrochoc spirituel. Au bout de quelques mois, Agnès ressent en elle un appel : elle choisit de demander le baptême.

En 1956, son état s’aggrave et elle tombe dans le coma. Elle est transportée en urgence à la clinique de Myoko, et les médecins pensent qu’elle ne s’en sortira pas. Une amie accourue à son chevet lui fait avaler quelques gouttes de l’eau de Lourdes, envoyée par des religieuses de Nagasaki. Agnès reprend spontanément connaissance, en présence des praticiens éberlués. De surcroît, sa paralysie a disparu. Elle peut reprendre peu après son travail de catéchiste dans sa paroisse, à Myoko.

Le 16 mars 1973, Agnès reçoit un appel téléphonique à l’occasion duquel elle se rend compte que son ouïe est devenue subitement très défectueuse. Elle subit divers examens. Le diagnostic est alarmant : paralysie du nerf auditif. Malgré cette infirmité, elle rêve de devenir religieuse. Elle frappe à la porte des sœurs de l’Institut séculier des Servantes de l’Eucharistie, à Yuzawada, au nord d’Akita, institut fondé par l’évêque du diocèse de Niigata, Mgr Johannes Shojiro Ito, évêque qui reconnaîtra l’origine surnaturelle des phénomènes d’Akita en 1984. Agnès y est admise le 12 mai 1973.

Cette année-là, une statue en bois de Notre Dame de tous les Peuples, réalisée dix ans plus tôt par un artiste japonais, Saburo Wakasa, est installée dans la chapelle du couvent des religieuses d’Akita.

Le 12 juin 1973, un mois seulement après sa prise d’habit, sœur Agnès prie seule dans la chapelle, agenouillée devant la statue de la Vierge. À trois reprises, elle voit une lumière inexplicable surgir du tabernacle. Peu après, elle observe des « chœurs d’anges » qui entourent le saint sacrement exposé sur l’autel et qui paraissent l’adorer. N’osant pas quitter des yeux cette vision, la religieuse se demande si elle n’est pas victime d’une hallucination ou d’une illusion. Non, rien à faire, les anges sont bel et bien là…

Le vendredi 29 juin 1973, une plaie en forme de croix apparaît sur sa main gauche, provoquant une douleur extrêmement vive. Personne n’est capable d’expliquer l’origine de ce phénomène épidermique. Le jeudi 5 juillet 1973, la plaie de sœur Agnès se met à saigner. La nuit suivante, elle voit une personne prononcer les mots suivants, qu’elle entend malgré sa surdité complète : « Ne crains pas. Ne prie pas seulement à cause de tes péchés, mais en réparation de ceux de tous les hommes. Le monde actuel blesse le Très Saint Cœur de Notre Seigneur par ses ingratitudes et ses injures. La blessure de Marie est beaucoup plus profonde que la tienne. Maintenant, allons ensemble à la chapelle. »

C’est son ange gardien. Elle le suit jusqu’à la chapelle du couvent. Là, sœur Agnès tombe à genoux : la statue de Marie vient de s’illuminer et semble devenue vivante. Une autre voix lui dit : « Ma fille [...], tu as bien obéi en abandonnant tout pour me suivre. Ta surdité t’est pénible [...], mais tu vas bientôt guérir [...]. Sois patiente, c’est la dernière épreuve. La blessure de ta main te fait mal. Prie en réparation des péchés de l’humanité [...]. »

Le 6 juillet, une religieuse s’aperçoit que les mains de la statue portent des plaies comparables aux stigmates de la Passion du Christ. Du sang s’échappe de ces blessures.

Le 12 juillet, tandis que toute la communauté des sœurs prie dans la chapelle, le sang coule à nouveau des mains de la statue. Le 25 juillet suivant, Mgr Johannes Shojiro Ito se rend sur place, où il constate lui-même le phénomène, qui ne prend fin que le 29 septembre.

Ce jour-là, et jusqu’au 15 octobre 1973, un parfum inconnu et merveilleux est parfaitement senti autour de la statue. On parle de « fragrances suaves » dont l’origine demeure inconnue.

Dans la nuit du 27 juillet, sœur Agnès, qui ne parvient pas à trouver le sommeil tant sa plaie la fait souffrir, se rend à la chapelle, où elle entend une voix belle et mystérieuse : « Tes souffrances prennent fin aujourd’hui. Grave précieusement le souvenir du sang de Marie et grave-le bien dans ton cœur, ce sang versé a une profonde signification [...] pour la conversion de tous les pécheurs. » Effectivement, la blessure de sœur Agnès disparaît de manière définitive quelques heures après.

Du 29 septembre jusqu’à mi-octobre 1973, la statue de Notre Dame de tous les Peuples exhale plusieurs fois un parfum d’une suavité merveilleuse. De très nombreuses personnes sont témoins de ces fragrances. L’évêché de Niigata tente de découvrir une cause naturelle à ce phénomène, en vain. On recense tout ce que le couvent possède en matière de produits odoriférants : rien n’est trouvé.

Le 13 octobre, date de l’anniversaire de la sixième et dernière apparition de Fatima et du miracle du soleil, sœur Agnès entend les mots suivants, d’allure prophétique, pendant qu’elle prie près de la statue de la chapelle : « Ma fille [...], aimes-tu le Seigneur ? Si tu l’aimes, écoute ce que j’ai à te dire [...]. Tu en informeras ton supérieur. En ce monde, beaucoup d’hommes affligent le Seigneur. Je désire des âmes pour le consoler. Pour apaiser le courroux du Père céleste, j’attends, avec Jésus-Christ, mon Fils, des âmes qui expient par leurs souffrances et leur esprit de renoncement à la place des pécheurs et des ingrats. Le Père s’apprête à laisser tomber un châtiment […] pour faire connaître sa colère contre ce monde. Avec mon Fils, je suis intervenue tant de fois pour apaiser le courroux du Père [...]. Prière, pénitence, renoncements et sacrifices courageux peuvent apaiser la colère du Père. Je le demande aussi à ta communauté […]. Chaque jour, récitez les prières du rosaire. Avec le rosaire, priez pour le pape, les évêques et les prêtres […]. Le travail du diable s’infiltrera même dans l’Église […]. Les prêtres, qui me vénèrent, seront méprisés et combattus [...]. Le démon va faire rage en particulier contre les âmes consacrées à Dieu. La pensée de la perte de tant d’âmes est la cause de ma tristesse […]. Parle avec courage à ton supérieur […]. » Dès lors, les phénomènes cessent complètement pendant plusieurs mois : le message de Marie a été transmis aux hommes.

Le 4 janvier 1975, une religieuse de l’Institut est témoin d’un phénomène qu’elle ne parvient pas à expliquer : le socle de la statue est trempé d’un liquide transparent, semblable à de l’eau. Elle alerte ses sœurs, qui se précipitent dans la chapelle ; des cris retentissent : la statue est à présent couverte d’une sueur « abondante » et verse des « larmes ». Cette lacrymation se reproduit trois fois au cours de cette journée. L’évêque, qui est aussi le supérieur du couvent, accourt sur place et constate la manifestation, que personne ne parvient à expliquer. De son côté, sœur Agnès entend la voix de son ange gardien lui dire ceci : « C’est pour réveiller votre foi. »

Le 26 juillet 1978, les lacrymations reprennent. Elles se poursuivent jusqu’au 15 décembre 1981, fête de Notre Dame des Douleurs. Des centaines de témoins voient le phénomène. On dénombre au total 101 lacrymations de la statue. Sœur Agnès Sasagawa s’éteint le 15 août 2024, en la fête de l’Assomption.

Patrick Sbalchiero, membre de l’Observatoire international des apparitions et des phénomènes mystiques.


Au delà

La personnalité et la vie de sœur Agnès sont des témoignages forts, importants, exceptionnels sous bien des angles. Malade pendant de longues années, elle supporte épreuves, souffrances et opérations chirurgicales dans un abandon permanent à Dieu. Religieuse, elle l’est à la perfection : humilité, oubli d’elle-même, petitesse et, avant tout, une charité universelle reconnue de tous. C’est un exemple de vie placée sous le regard de Dieu dans un pays où les chrétiens ne forment qu’une petite minorité.


Aller plus loin

John M. Haffert, The Meaning of Akita, Asbury, New Jersey, 101 Foundation, 1989.


En complément

  • Marie-Renée Noir, Les Larmes du Soleil Levant. Mystère au sanctuaire d’Akita, Paris, Nouvelle Cité, 2020.

  • Patrick J. Hayes, Miracles: An Encyclopedia of People, Places, and Supernatural Events from Antiquity to the Present, ABC-CLIO, 2016.

  • René Laurentin et Patrick Sbalchiero, Dictionnaire des « apparitions » de la Vierge Marie, Paris, Fayard, 2007.

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